La prévention combinée peut réduire de moitié le nombre d’infections par le VIH d’ici 2030
L’introduction de la prévention combinée du VIH/Sida, soit la possibilité de combiner le port du préservatif avec d’autres stratégies de prévention telles que le dépistage et les traitements, pourrait réduire de moitié le nombre annuel de nouvelles infections en Belgique d’ici 2030. La diminution du nombre de contaminations entraînerait, elle, une économie immédiate de 33,7 millions d’euros dès 2030, avance lundi une étude réalisée conjointement par des experts médicaux de plusieurs centres de traitement pour le VIH, dont ceux de l’ULB (Erasme) et de l’UGent ainsi que des économistes de la santé.
La Belgique compte chaque année plus de 1.000 nouvelles contaminations par le VIH, ce qui est – selon les auteurs de l’étude – “beaucoup” en comparaison avec les autres pays européens. Grâce à la prise d’antirétroviraux, les personnes séropositives vivent toutefois presque aussi longtemps que les personne non porteuses du virus VIH. Mais, le traitement de ces personnes représente une charge toujours plus lourde pour la sécurité sociale, leur nombre augmentant d’année en année. Or, selon les experts, il existe des règles de prévention qui peuvent endiguer de manière tangible la propagation du virus VIH.
Aussi, la prévention combinée pourrait réduire de moitié le nombre annuel de nouvelles infections par le VIH d’ici 2030, entraînant par là-même une économie immédiate de 33,7 millions d’euros dès 2030. “Notre analyse montre qu’investir dans la prévention entraînera probablement un coût initial mais que, dans tous les cas, cet investissement sera récupéré”, indique le Professeur Annemans, économiste de la santé à l’université de Gand.
La prévention combinée élargit le choix des stratégies de prévention. Outre l’utilisation du préservatif classique, la prise d’antirétroviraux avant un rapport sexuel avec un personne séropositive est encouragée, pour éviter une contamination par le VIH. De plus, un traitement rapide d’une personne séropositive peut diminuer la charge virale du VIH dans le sang de sorte que le virus ne soit plus transmis en cas de contact sanguin ou sexuel. Enfin, rechercher activement les personnes infectées par le VIH et commencer un traitement antirétroviral permet d’endiguer un peu plus le VIH, certaines personnes n’étant pas toujours conscientes de leur contagion.
Selon les chercheurs, sans efforts supplémentaires au niveau de la prévention du VIH, l’épidémie se propagera encore plus jusqu’à atteindre 1.350 nouveaux diagnostics par an, ce qui correspond à des dépenses totales de 260 millions d’euros d’ici 2030. (avec Belga, photo Belga/Dries Luyten)