La police formée chez Infrabel pour prévenir les incidents sur le rail
Cette formation s’articule en trois modules et a pour objectif de mieux faire connaître les éléments de l’infrastructure ferroviaire (passages à niveau, caténaires, voies, signalisation).
Infrabel a présenté mercredi à Bruxelles sa nouvelle formation dispensée à la police fédérale des chemins de fer pour prévenir les incidents sur le rail. Souvent évitables, ceux-ci peuvent pourtant parfois s’avérer mortels et engendrent d’importants retards.
La formation s’articule en trois modules. Le premier expose les règles de sécurité à respecter avant d’intervenir sur ce terrain spécial. Le deuxième aborde, de manière pratique, les techniques d’intervention spécifiques et le troisième, plus théorique, reprend toutes les connaissances liées à l’environnement ferroviaire et du métro (par exemple les noms précis des éléments composant les voies, etc.). Depuis le mois d’octobre, 400 policiers des chemins de fer ont été formés à la “Infrabel Academy,” le campus du rail à Bruxelles.
Au total, cinq sessions par petit groupe linguistique (français et néerlandais) sont prévues par an. Des séances de “rafraîchissement” sont également dispensées. Les policiers fédéraux sont confrontés à des cas de figure nombreux et divers: vols de câble, intrusions sur les voies, incivilités, suicides, déraillements, agressions à bord des trains… Avant d’intervenir, ils doivent donc d’abord “lire” au mieux la situation.
Des gestes qui sauvent des vies
Devant un véhicule heurté par un train, il s’agit par exemple de repérer les drapeaux rouges signalant la mise hors service d’une voie, puis la personne de référence chez Infrabel qui gère la communication entre tous les services (police, secours, etc.). Le courant est ensuite coupé sur le tronçon touché afin de permettre le déploiement de tous les intervenants. Lorsque l’incident est terminé, c’est la police qui donne le feu vert à la reprise du trafic. L’avantage de cette “académie” inaugurée en septembre 2021? Offrir les conditions les plus proches du terrain sur lequel doivent évoluer les policières et policiers du rail. Les formations véritablement “in situ” étaient jusqu’alors compliquées, puisqu’elles exigeaient de mettre de vraies voies hors service. Les policiers devaient en outre voyager entre plusieurs lieux pour se familiariser avec les différentes infrastructures (passages à niveau, signalisation,…).
L’accord signé l’été dernier entre Infrabel et la police fédérale a donc prévu la formation des agents sur ce campus, afin que ces derniers puissent bénéficier des salles de classes et simulateurs à disposition mais aussi “pour favoriser au maximum les interactions avec les cheminots”, s’est enthousiasmé l’administrateur délégué d’Infrabel, Benoît Gilson. “Notre mission est d’être présents sur les voies, là où les risques sont extrêmes. Cela exige une expertise pour réagir immédiatement” tout en assurant “la sécurité de la population comme de notre personnel”, a souligné la directrice de la police fédérale des chemins de fer, Stéphanie Silvestre.
De nombreux accidents
L’an dernier, le gestionnaire du rail a recensé 31 accidents à des passages à niveau, dont six mortels, et 632 intrusions sur les voies, qui ont fait cinq morts. Ces incidents ont en outre provoqué chaque jour 12h30 de retards cumulés (deux fois plus qu’en 2021). En réaction, Infrabel a lancé un plan global pour renforcer la sécurité et améliorer la ponctualité. En février, le gestionnaire du rail a lancé un nouveau numéro d’appel d’urgence, le 1711, pour permettre aux témoins de signaler toute situation dangereuse. La nouvelle formation s’inscrit également dans le cadre de ce plan. La police fédérale des chemins de fer intervient sur les voies et à bord des trains (mais pas dans les gares, qui échoient aux zones de police locale).
À Bruxelles, elle est également déployée dans les 69 stations de métro et de pré-métro de la Stib. La nouvelle formation aborde également les interventions sur le réseau de transport en commun de la capitale.
Belga