La pandémie a posé des problèmes de droits humains en Belgique, avertit Amnesty International

Les mesures mises en place à l’occasion de la pandémie de Covid-19 ont posé des problèmes sur certains droits humains en Belgique en 2020, notamment en ce qui concerne la santé, les demandeurs d’asile, le maintien de l’ordre et le droit au respect de la vie privée, indique mercredi Amnesty International dans son rapport annuel 2020/21.

On constate aujourd’hui une inégalité dans la manière dont sont traités les gens, y-compris au sein de notre pays, dénonce Philippe Hensmans, directeur général de la section belge francophone d’Amnesty International : “On l’a vu au travers des mesures prises pour lutter contre la pandémie. Quand on établit un couvre-feu, on interdit une grosse partie de l’économie informelle. Or ceux qui en vivent n’ont pas accès aux chômage, ni aux soins de santé.”

Sur le plan du droit à la santé, Amnesty pointe plusieurs défaillances de l’Etat qui ont été mises au jour lors de l’éclatement de la pandémie. “Des violations du droit des résidents à la santé, à la vie et à la non-discrimination se sont produites du fait de manquements des pouvoirs publics: lacunes structurelles, absence d’attention prioritaire au début de la pandémie, non-accès aux hôpitaux, nombre insuffisant d’équipements de protection individuelle pour le personnel et trop faible dépistage“, explique Amnesty International.

Réfugiés

La pandémie de Covid-19 a aussi causé des problèmes pour les droits humains des réfugiés en Belgique. En mars, lors du premier confinement, les autorités avaient fermé le bureau de dépôt de demandes d’asile. “Des centaines de personnes ont ainsi été temporairement privées d’accès à la procédure d’asile, et de ce fait à une aide alimentaire et un hébergement“, relève Amnesty International. “Les autorités ont mis en place un système d’enregistrement en ligne, qui s’est révélé insatisfaisant. Dans plus de 100 affaires, le Tribunal du travail a ordonné à l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil) de garantir l’accès des personnes demandeuses l’asile à une assistance matérielle“.

Protection de la vie privée

Toujours dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, les autorités ont davantage recueilli des données personnelles. “Des spécialistes du respect de la vie privée ainsi que des organisations de la société civile ont demandé que des garanties soient mises en place en vue de protéger le droit au respect de la vie privée, notamment en veillant à ce que les données permettant l’identification des personnes soient rapidement effacées“, souligne Amnesty.

Avec Belga 

►Interview de Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique (Belga)

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07 avril 2021 - 16h29
Modifié le 07 avril 2021 - 16h53