La “marche citoyenne pour Gaza” est arrivée à Bruxelles pour demander à l’Union européenne d’agir
Dès 12h30, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées aux abords du rond-point Schuman, au cœur du quartier européen, pour accueillir les marcheurs et demander à l’Union européenne (UE) de notamment suspendre l’accord d’association entre l’UE et Israël.
Appeler l’Europe à agir “contre le génocide commis par Israël à Gaza”, c’est l’objectif des participants à la marche citoyenne partie mi-juin de Paris et arrivée lundi à Bruxelles.
■ Reportage de Michel Geyer, Charles Carpreau et Laurence Paciarelli
La mobilisation a lieu en marge du conseil des ministres européens des Affaires étrangères, prévu lundi dans la capitale, et qui doit entre autres aborder la situation à Gaza. Organisée par la Ligue des droits de l’Homme (France), l’association belgo-palestinienne, la Confédération générale du travail (CGT) ou encore la Fédération internationale des droits humains (FIDH), la marche est soutenue par de nombreuses organisations dont Médecins du Monde, Greenpeace, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Médecins sans frontières (MSF).
Le 15 juin, les manifestants ont quitté Paris avec l’objectif d’arriver à Bruxelles lundi, jour du conseil européen. Avant d’arriver dans la capitale, les marcheurs sont passés par huit villes, dont Creil, Beauvais, Cambrai, Lille et Roubaix. “Parce que le génocide en cours à Gaza est insoutenable”, les organisations exigent des responsables politiques européens d’exercer “sans aucun délai” une pression maximale sur le gouvernement israélien pour faire cesser les violences en cours dans l’enclave palestinienne. Appelant au strict respect du droit international, citoyens, avocats, syndicalistes et médecins humanitaires plaident pour la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël.
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Dans une lettre ouverte adressée à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, les organisations exhortent l’UE à cesser immédiatement toute coopération militaire avec Israël et tout transfert d’armes ou d’équipements destinés à leur production, ainsi qu’à reconnaître la Palestine pour les États membres ne l’ayant pas encore fait.
“Il semble qu’il y ait eu une petite prise de conscience au niveau européen, sachant que 17 États membres ont déclaré qu’ils allaient réfléchir à l’activation de l’article 2 de l’accord d’association”, a admis la présidente de la Ligue française des droits de l’Homme (LDH), Nathalie Tehio. Cet article précise que les relations entre les parties sont fondées sur le respect des droits humains. L’UE reste toutefois le premier partenaire commercial d’Israël, avec des échanges estimés à 42,6 milliards d’euros l’année dernière.
La présidente de la LDH encourage les députés européens à activer cet article, et par conséquent à suspendre l’accord d’association du fait des “violations graves des droits de l’Homme” par l’État israélien, dont la famine organisée du peuple gazaoui. Qu’il s’agisse de la marche citoyenne de Paris à Bruxelles, de la tentative de marche internationale du Caire à Gaza ou encore de la Flotille pour la Libération de Gaza (des activistes partis en bateau le 1er juin de Sicile dans le but de briser le blocus imposé à Gaza par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, mais interceptés par l’armée israélienne le 9 juin), ces initiatives citoyennes “soulignent l’inaction de nos autorités nationales et européennes”, a analysé le vice-président de la FIDH, Alexis Deswaef. Ce dernier a d’ailleurs pris part à la marche mondiale pour Gaza en Égypte.
Selon l’avocat belge, alors que les pressions diplomatiques – dont les arrêts de la Cour internationale de justice (CIJ) – n’ont pas freiné Israël dans le “génocide” qu’il commet, il est grand temps que l’UE prenne ses responsabilités en sanctionnant l’État hébreu. Pointant la perte de crédibilité de l’Europe sur le plan international au vu de cette “inaction”, le vice-président de la FIDH rappelle que “notre boussole doit être le droit international, le respect des droits humains et la protection des civils – tout le temps et partout”.
Belga