La malpropreté à la Gare du Midi persiste depuis des années : que font les autorités ?

La propreté de la Gare du Midi, c’est le défi des autorités compétentes depuis des années. Et il faut dire qu’elles sont nombreuses pour s’occuper de cet espace, porte d’arrivée et de départ de nombreux voyageurs internationaux.

Le problème est connu de tous depuis très longtemps et s’aggrave même avec les années. Déchets, saleté, urine, la Gare du Midi est loin d’être propre. Mais qui s’occupe exactement du nettoyage dans et autour de la gare ?

Au sein du bâtiment, c’est la SNCB, par le biais du gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge, Infrabel qui se charge de l’entretien et du nettoyage de la gare. “Le nettoyage de toute la gare de Bruxelles-Midi et des 11 entrées est opéré chaque jour, pour une superficie totale de plus de 110.000 m2. Tous les matins entre 6h et 8h, les équipes de nettoyage s’activent pour rendre les accès plus propres”, nous explique Marianne Hiernaux, porte-parole à la SNCB. “Des équipes de nettoyage sont aussi disponibles pour gérer les problèmes de propreté ponctuels durant la journée”.

Autour de la gare

Mais aux abords de la gare, les choses se compliquent. C’est le cas par exemple sous le fameux tunnel que l’on appelle aussi la rue couverte, juste à côté de la Gare du Midi. Ici, plusieurs institutions sont compétentes.

L’endroit, qui sert souvent de refuge pour les personnes sans-abri, est très sale. Son entretien est pourtant géré par trois opérateurs publics : la Stib pour l’allée du prémétro, la paroi vitrée, les deux côtés de la paroi et les bancs ; Infrabel/SNCB pour les trottoirs côté gare ; et Bruxelles-Propreté pour les voiries régionales. Une complexité bien bruxelloise qui peut expliquer pourquoi cette rue couverte est si compliquée à nettoyer.

Mais face à la malpropreté qui persiste, la commune de Saint-Gilles, sur laquelle se trouve une partie de la gare, a elle aussi décidé d’agir depuis déjà deux ans car “le temps de réaction de l’agence régionale est beaucoup trop long”. La commune assure que ses équipes nettoient au moins une fois par semaine les abords de la gare.

En décembre dernier, Saint-Gilles, Bruxelles Propreté et la Stib avaient d’ailleurs organisé une grande opération de nettoyage pour rendre les lieux plus vivables pour les SDF qui y sont installés. “Nous agissons sur un double aspect : rendre plus propre les rues autour de la gare via des moyens mécaniques mais aussi aider le public en errance qui campe dans des conditions qui ne sont pas dignes. On tente depuis plusieurs années de les diriger vers des structures d’aide pour les sans-abri”, nous indique le porte-parole de la commune de Saint-Gilles, Lionel Kesenne.

Un problème social plus que de propreté publique

Les personnes sans-abri se sont également installées au delà de la rue couverte. Des habitations faites de bâches ou cartons, plus ou moins permanentes, se multiplient aux entrées de la gare et au pied du bâtiment d’Infrabel.

Une situation qui rend compliqué le travail de terrain des équipes de Bruxelles Propreté : “Nous nettoyons autour de la gare tous les jours mais nos équipes ne sont pas armées pour déplacer d’elles-mêmes les sans-logis afin de nettoyer par exemple les sols. Il faudrait qu’elles soient quotidiennement appuyer par la police locale et ça ce n’est malheureusement pas possible. À la Gare du Midi, il s’agit plus d’un problème social que d’un problème lié à la propreté publique. Et Bruxelles Propreté n’est pas compétente sur la question du sans-abrisme, se défend le porte-parole de Bruxelles Propreté, Etienne Cornesse. “C’est un travail très difficile humainement pour les agents de nettoyage car ils sont confrontés quotidiennement à la misère humaine”.

Depuis plusieurs mois, le cabinet Maron, en charge de la Propreté publique, a mis en place une consultance pour quatre zones à risque de Bruxelles dont la Gare du Midi, rapporte l’agence régionale de propreté. Le But ? Établir la responsabilité de chacun et mieux coordonner la gestion et l’entretien du lieu.

Tant sur la question de la propreté que sur l’aide aux personnes sans-abri, des discussions sont régulièrement en cours entre la Région, les autorités communales, la SNCB, et la Stib. Une réunion est d’ailleurs prévue cette semaine. Ces réflexions devront dans l’avenir déboucher sur un plan d’action afin de trouver, ils l’espèrent tous, une solution structurelle.

Aurélie Vanwelde – Photo : Google Street View