La grève de 24h est largement suivie dans les prisons du pays
La grève de 24 heures, débutée jeudi soir dans les prisons belges, est largement suivie, selon les premiers constats livrés vendredi par Tom Van Wynsberge, porte-parole de la direction générale des établissements pénitentiaires (DG EPI).
Eddy De Smedt, secrétaire fédéral du SLFP/VSOA, a dénombré 80% de grévistes dans l’ensemble des prisons du pays. Même constat pour Grégory Wallez, secrétaire général CGSP Justice, qui évoque également une mobilisation massive.
Service limité
Dans la plupart des établissements pénitentiaires, le service est limité à la distribution de nourriture aux détenus et aux consultations médicales. De nombreuses prisons ont également dû demander l’assistance de la police fédérale, selon M. Van Wynsberge.
Les syndicats pénitentiaires avaient déposé un préavis de grève le 2 mars pour dénoncer la surpopulation carcérale et le manque de sécurité dans les prisons. Une réunion s’est tenue lundi dernier entre les syndicats et le cabinet du ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open VLD), mais les mesures proposées n’ont pas convaincu les affiliés.
En début de semaine, les gardiens de la prison d’Anvers ont débrayé pendant 24 heures. Une grève de 24 heures a également eu lieu à la prison auxiliaire de Louvain cette semaine.
Le mouvement de grogne touche également la prison de Lantin, où, outre la grève qui sévit actuellement, un préavis a été déposé pour le 18 mars. Cette action fait suite à la décision de huit prisons du nord du pays de ne plus accepter de nouveaux détenus depuis le 2 mars. Les syndicats dénoncent une surpopulation exacerbée, avec 12.108 détenus pour 10.750 places, ainsi qu’une “situation humanitaire alarmante” pour les détenus comme pour le personnel.
Selon le secrétaire général CGSP Justice, étant donné qu’aucune réponse n’a été reçue concernant les demandes formulées à la direction régionale sud, le préavis est maintenu pour le 18 mars. Aux yeux du syndicaliste, le refus des établissements néerlandophones d’accepter les nouveaux détenus constitue une “action illégale” qui complexifie le tableau des tensions communautaires au sein du système pénitentiaire belge.
Belga