La Fiesta Latina privatise une partie du Bois de la Cambre, au regret de l’ARAU
Ce vendredi soir démarre la Fiesta Latina au Bois de la Cambre. L’accès à ce festival est payant, une partie du bois est donc fermée au public durant tout le week-end. Pour certains, cette privatisation du parc est inadmissible, alors que d’autres prônent la régionalisation du Bois pour que les normes de Bruxelles-Environnement s’appliquent aux événements qui y sont organisés.
Les organisateurs du festival Fiesta Latina s’activent pour les derniers préparatifs. Le festival ouvre ce vendredi soir au Bois de la Cambre. L’événement est autorisé par la commune et généralement bien accepté par certains habitués du parc: “C’est un événement qui fait vivre le parc et qui ne prend pas toute la place non plus“, réagit une promeneuse.
L’avis n’est pas le même pour L’ARAU, un atelier de recherche et d’action urbaine, pour qui ces activités payantes n’ont pas leur place dans l’espace public : “L’ARAU critique le déroulement de grands événements dans les espaces publics et dans les espaces verts, et surtout ceux, gérés par la ville de Bruxelles” a justifié Marion Alecian, directrice de l’association. “Un événement de cette ampleur, pendant quatre jours, occasionne des nuisances sonores, vibratoires et lumineuses, et surtout une très grande fréquentation dans certains endroits. Inévitablement, le bois s’en trouve détérioré” ajoute-t-elle.
Le caractère privatif de l’événement, pose question, beaucoup critiquent l’autorisation donnée par la commune. L’ARAU prône donc une régionalisation du parc : “Il est vraiment temps que la ville de Bruxelles passe le relais à Bruxelles Environnement qui a beaucoup plus de compétences et de respect envers les espaces verts. Depuis plusieurs années, on observe une politique événementielle de la Ville de Bruxelles qui s’ancre dans tous ces espaces verts”, martèle Marion Alecian. L’idée de la régionalisation a déjà été évoquée à plusieurs reprises ces dernières années. Le parc regorge d’atouts commerciaux, mais constitue aussi un enjeu de mobilité.
■ Reportage de Bernard Denuit, Béatrice Broutout et Thibaut De Knop