La Défense veut recruter plus de 4.000 militaires en 2024

Ce recrutement doit débuter en janvier 2024, par une phase de sélection et de recrutement qui se terminera pour les candidats ayant réussi la – néanmoins rude – sélection, en mai 2026.

La Défense procèdera l’an prochain au recrutement de plus 4.000 personnes – un chiffre quasi-record – dans plusieurs catégories, dont 2.500 militaires d’active et 460 civils, a indiqué mercredi la ministre en charge de ce département, Ludivine Dedonder, tout en annonçant des modifications pour certaines catégories, comme un assouplissement des critères de sélection pour les pilotes d’avions et d’hélicoptères.

En 2024, l’objectif est de recruter 1.250 volontaires (soldats et matelots), 950 sous-officiers et 300 officiers, soit 2.500 militaires. À ce chiffre s’ajoute 460 civils et plus de mille réservistes“, a-t-elle détaillé au cours d’une conférence de presse à la caserne De Hemptinne à Heverlee, près de Louvain.

C’est un peu moins que pour cette année. L’objectif avait été fixé à 4.200 militaires et civils afin de compenser les milliers de départs à la retraite du personnel en fin de carrière prévus au cours des prochaines années et de préparer la croissance prévue des effectifs de la Défense. 7.319 jeunes ont postulé pour une fonction à la Défense (soit 13,4% de plus qu’en 2022). Mme Dedonder (PS) a donné un aperçu des chiffres du recrutement déjà réalisé cette année, mais qui se poursuivra jusqu’en décembre. Dans les prochaines semaines, 345 candidats officiers, 764 candidats sous-officiers et 121 candidats volontaires. a-t-elle indiqué. Et 352 civils ont rejoint cette année la Défense.

Critères de sélection des pilotes assouplis

Selon la ministre, les critères médicaux de sélection des pilotes militaires seront par ailleurs assouplis, avec des exigences moindres en ce qui concerne la vue. Les candidats pourront porter des lunettes ou des lentilles de contact, à condition d’atteindre ainsi une acuité visuelle de 10 sur 10 et 7/10 sans correction. Cet assouplissement est conforme aux normes d’autres pays et à la réglementation de l’Agence européenne de la Sécurité aérienne (AESA).

De même les – nombreux – militaires qui s’engagent sous un statut BDL (Beperkte Duur, Durée limitée ou “court terme”)  pour une durée de huit ans, avec une possibilité de prolonger de quatre ans, auront la possibilité , s’ils conviennent, de rester à vie à la Défense, voire de bénéficier d’une promotion sociale et de “monter” de catégorie. “On se bloquait nous-mêmes en mettant cette limite“, a expliqué la ministre.

Changement aussi pour les forces spéciales

Quant au groupe des Forces spéciales (SFG), une petite unité d’élite et généralement discrète de l’armée belge, il entamera l’an prochain le recrutement en direct de civils, rompant avec une vieille tradition qui voulait que les aspirants à rejoindre ses rangs suivent d’abord l’exigeante formation de para-commando. Trente places sont ouvertes” pour ce recrutement, baptisé “Fast Track”, a précisé la ministre.

Ce recrutement doit débuter en janvier 2024, par une phase de sélection et de recrutement qui se terminera pour les candidats ayant réussi la – néanmoins rude – sélection, en mai 2026, après avoir connu les tests d’admission, la phase d’initiation militaire (PIM) de dix semaines, un “entraînement professionnel” de seize semaines, la période des brevets commando et parachutiste (quatre et deux semaines respectivement), un cours SOF (Special Operations Forces) de base de huit semaines, une sélection de qualification d’une semaine en novembre 2025 puis enfin un cours final de qualification de cinq mois.

Recrutement dans une nouvelle unité

L’armée recrutera aussi pour la première fois l’an prochain des sous-officiers fusiliers-marins pour la nouvelle unité de la Marine (re)créée en juin dernier. Ils auront comme tâches la protection des installations portuaires et la mission d’abordage de navires à contrôler – jusqu’ici assurée par des para-commandos.

La Défense a également reçu de très nombreuses candidatures au poste d’inspecteur auprès du Service général du Renseignement et de Sécurité (SGRS): 275 du côté néerlandophone et 796 du côté francophone.

Dans le détail, l’armée souhaite incorporer l’an prochain pour ses quatre composantes 1.250 soldats et matelots (750  néerlandophones et 5O0 francophones), 950 sous-officiers (558 néerlandophones, 375 francophones et dix-sept sans préférence linguistique) et 330 officiers (161 N, 119 F et vingt indifféremment francophones ou néerlandophones), a précisé l”une des responsables de cette campagne de recrutement, la major Margot Van Waeyenberghe.

Plus de 1.000 réservistes

Elle recherche aussi 1.080 réservistes avec des “trajets différents” (sur la base de jours de rappel, comme “étudiant-réserviste”ou comme emploi à temps plein durant un an).

La Défense cherche aussi à recruter 460 civils, répartis en 250 postes statutaires (de niveaux A, B et C), dix postes contractuels et 200 selon le plan Rosetta, destiné aux jeunes de moins de 26 ans sans expérience préalable requise.

L’objectif de Mme Dedonder est de recruter 10.000 personnes au cours de l’actuelle législature (2019-2024). Mais à partir de 2025, le recrutement devra passer à 2.800 personnes par an.

Tous les renseignements – et notamment les dates d’inscription – se retrouvent sur le site mil.be.

Belga

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06 septembre 2023 - 14h14
Modifié le 06 septembre 2023 - 14h14