La commune de Jette accueille en urgence 84 réfugiés ukrainiens

La commune de Jette a accueilli en urgence 84 ukrainiens fuyant le conflit se déroulant dans leur pays. Ils sont actuellement hébergés dans un hôtel jettois. 

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Le gouvernement belge a demandé à toutes les communes du pays de recenser les capacités d’hébergement disponibles en cas d’afflux d’exilés ukrainiens fuyant la guerre. Après s’être enregistré auprès de Fedasil, l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, à l’ancien hôpital Jules Bordet, 200 réfugiés ont été rediriger vers Jette. La commune avait proposé une solution d’hébergement dans un hôtel de son territoire. “Malheureusement, la capacité d’accueil du bâtiment n’était pas suffisante pour prendre en charge l’ensemble des réfugiés. En l’occurrence, 84 y séjournent pour le moment“, explique Jean-François Delvaux, directeur de l’espace public de la commune de Jette, en charge des plans d’urgence. “Ils sont arrivés hier soir. Ce matin, nous avons décidé en urgence de ce que Jette allait mettre en place. En collaboration avec le CPAS, nos services ont d’abord réglé les problèmes de premières nécessités pour le weekend et la semaine prochaine, à savoir les conditions sanitaires et la nourriture”.  

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À la commune, les réfugiés se verront octroyer un permis de séjour. Ils pourront bénéficier des aides du CPAS et même trouver du travail. Ils ont trente jours pour effectuer ces démarches. “Nous allons faciliter l’accès aux formalités administratives, c’est-à-dire faciliter l’accès au guichet. Nous devons encore les opérationnalisés, mais plusieurs possibilités s’offrent à nous. Soit, nos services se rendront directement sur place pour remplir les documents avec les réfugiés, soit nous fixerons un rendez-vous. Toutes ces procédures, aussi bien pour le permis de séjour que l’accès aux aides du CPAS, seront faites en même temps, pour éviter qu’ils doivent se déplacer à plusieurs endroits”, détaille M. Delvaux.

Lorsqu’il a fallu accueillir les ressortissants ukrainiens, la barrière de la langue a compliqué la procédure. “Heureusement, l’une des collaboratrices du bourgmestre a des notions de russe, mais ce n’était pas évident. Nous avons quand même pu prendre les actions nécessaires pour les familles. Nous venons aussi de faire appel à nos collaborateurs, dans nos services, qui sont d’origines ukrainiennes ou russes pour établir le contact quand c’est nécessaire”. 

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Si la situation tend à se pérenniser, la commune s’en remet à Fedasil. “C’est une solution temporaire. Nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Si la situation se normalise en Ukraine, je pense qu’ils rentreront dans leurs familles surtout que ce sont majoritairement des femmes avec enfants. Les maris sont restés sur place. S’ils sont amenés à rester plus longtemps, c’est au niveau de Fedasil que ça va se jouer”, conclut le directeur de l’espace public de la commune de Jette.

Appel aux citoyens

Sur son site internet, la commune de Jette lance aussi un appel aux citoyens prêts à accueillir des réfugiés ukrainiens chez eux. “Nous avons publié un questionnaire pour récolter les propositions et jauger la capacité d’hébergement. Des contrôles sont prévus pour s’assurer que les conditions d’accueil soient acceptables”. 

Ma. Ar. – Photo : Belga/Thierry Roge

■ Reportage de Bernard Denuit et Charles Carpreau, avec Corinne De Beul