La Coalition Climat juge insuffisante l’enquête publique sur le Plan national climat

Pour la Coalition Climat, la consultation publique lancée par les autorités sur le projet de “Plan national Energie-Climat” (PNEC) est loin d’être suffisante, alors qu’une “révision en profondeur du plan est indispensable”, estime-t-elle.

Depuis le 4 juin et jusqu’au 15 juillet, les citoyens peuvent donner leur avis sur le projet de PNEC, élaboré par le fédéral et les trois Régions à la demande de l’Union européenne, et qui compile les plans régionaux et de l’Etat fédéral.

Chaque Etat membre est en effet tenu de communiquer à la Commission européenne, d’ici la fin de l’année, comment il compte atteindre ses objectifs climatiques et énergétiques d’ici 2030. Le projet de PNEC belge est actuellement ouvert à consultation publique, sous la forme d’un questionnaire en ligne à choix multiples et d’une question ouverte.

“Si cette consultation publique a le mérite d’exister, sa portée est très limitée et ne permet pas réellement aux citoyens de donner leur opinion sur les projets de plan actuels”, regrette la Coalition Climat, qui fédère une septantaine d’organisations de la société civile actives sur les questions climatiques.

L’enquête, qui sonde surtout les comportements individuels, “ne vise pas à approfondir les points techniques précis des différents plans et ne permet pas non plus d’aborder les obstacles et lacunes réels”, selon la coalition.

Seul un cadre ouvert à la fin du questionnaire laisse la possibilité aux répondants de s’exprimer sur le fond. Pour la Coalition Climat, le projet de PNEC en l’état actuel “ne permet toujours pas de respecter les objectifs de l’Accord de Paris et d’opérer une transition juste vers une société décarbonée avant 2050”.

A ses yeux, il est “trop peu ambitieux, ne fait que peu référence à la transition juste, ne donne aucune approche systémique, ni de vision à long terme”, … La liste des griefs est longue.

La Coalition Climat, qui propose un texte de réponse sur son site, invite néanmoins les Belges à répondre à l’enquête en ligne et faire usage du cadre ouvert de 3.000 mots à la fin du questionnaire. Les citoyens peuvent également envoyer un mail aux différentes administrations afin de leur faire part de leurs commentaires.

Le mouvement Students For Climate, qui a drainé des milliers d’étudiants dans les rues de janvier à mai pour réclamer une politique climatique ambitieuse, a également pointé les mêmes faiblesses vendredi.

“Cette enquête n’est pas suffisante. Elle ne va pas assez en profondeur, ne donne pas lieu à suffisamment de participation et ne montre pas assez d’ambition”, a-t-il regretté.

La veille, sept conseils consultatifs (le Conseil fédéral du développement durable, le Conseil central de l’Economie, ainsi que les conseils socio-économiques et environnementaux de Wallonie, de Flandre et de la Région bruxelloise) ont remis un avis critique sur le projet de PNEC.

“Il n’est pas encore question d’un plan véritablement consolidé”, y ont tancé les organisations, qui représentent la société civile (patronat et syndicats, ONG, chercheurs académiques, …). Leur principal grief porte sur le manque de “vision systémique intégrée” et de coordination entre les plans.

Belga