Jugement mi-décembre dans l’affaire opposant Sudpresse à Nordpresse
Le tribunal civil de Bruxelles rendra son jugement dans le mois concernant le conflit qui oppose Sudpresse et l’un de ses journalistes au site d’information satirique Nordpresse. En mai 2016, Sudpresse avait publié un article accompagné d’une cartographie des musulmans de Belgique. Nordpresse avait ensuite parodié cet article en publiant “la carte de l’endroit où vit ce journaliste qui a écrit cet article pour Sudpresse“.
Ce vendredi, les deux parties ont repris la parole devant le tribunal civil de Bruxelles, après une première audience datant de novembre 2016. Le tribunal a ensuite clôturé définitivement les débats et a annoncé qu’il rendrait un jugement dans le délai légal, soit un mois. Le conseil de Nordpresse a déclaré que son client n’avait rien dévoilé de plus sur le journaliste de Sudpresse que ce que ce dernier avait déjà lui-même publié sur plusieurs réseaux sociaux.
De son côté, le conseil de Sudpresse a affirmé que son journaliste avait été harcelé après la publication de l’article de Nordpresse. En mai 2016, Sudpresse avait publié en ligne et dans ses éditions papier un article intitulé “781.887 musulmans vivent en Belgique”, mettant en lumière une étude sociologique sur la répartition des musulmans en Belgique. L’article était accompagné d’une carte interactive avec le pourcentage de musulmans commune par commune. Pour s’en moquer, le site satirique Nordpresse avait publié “la carte de l’endroit où vit ce journaliste qui a écrit cet article pour Sudpresse“, avec le nom, la photo et la ville de résidence du journaliste ainsi qu’un lien vers son compte Twitter.
Le groupe Sudpresse reproche à Nordpresse d’avoir divulgué des informations personnelles sur son journaliste. Il réclame une indemnisation de 15.000 euros ainsi que le retrait du nom, de la photo, de l’adresse et du compte Twitter de son journaliste du site Nordpresse. Lors de sa publication, l’article de Sudpresse avait suscité pas mal de réactions, de nombreux lecteurs estimant qu’il stigmatisait les musulmans. Saisi de plaintes, le Conseil de déontologie journalistique avait cependant conclu en juin dernier que les règles de déontologie n’avaient pas été violées. L’article traite une information d’intérêt général et la carte qui l’accompagne objective une situation existante sans présentation stigmatisante, avait-il considéré. Le journaliste s’était basé sur une étude universitaire sérieuse. (Belga)