Jean Spinette : “La commune de Saint-Gilles n’a pas la sécurité à laquelle elle a droit”
Jean Spinette, bourgmestre de Saint-Gilles, membre du Parti Socialiste, était l’invité de Bonjour Bruxelles ce matin. Il a évoqué les évolutions de la police de proximité à Saint-Gilles.
Georges-Louis Bouchez a demandé au bourgmestre de Saint-Gilles, dans le journal L’Echo, de s’expliquer sur les brigades de proximité : “Effectivement, les brigades UNEUS, c’était une initiative communale dans la suite de la réforme des polices du temps de Charles Piqué. On a eu l’occasion de développer une police de proximité pour recréer une police communale.”
Pour Jean Spinette, ces brigades ont été démantelées après différentes polémiques : “Il y avait un peu un hyper-contrôle. Il y avait un exercice où l’on confondait trois missions : celle de prévention et de proximité, celle d’enquête et celle d’intervention. Donc, ça donnait un contrôle trop important sur le quartier.”
Pour Jean Spinette, il y a des problèmes d’organisation au sein de la police bruxelloise. “On a une véritable demande de police de proximité, mais nos policiers de proximité sont extournés de leur mission. Nos policiers de proximité sont au palais de justice parce qu’il y a un système qui fait que, quand vous avez beaucoup d’arrestations dans une zone, vos policiers doivent aller garder les prisonniers pendant les auditions et pendant les actions au palais de justice.” Selon le bourgmestre, ces dispositions rendent extrêmement compliqué le développement d’une police de proximité dans la commune de Saint-Gilles.
Jean Spinette rappelle que Saint-Gilles a la dotation par habitant la plus élevée en termes de police, alors que “la commune n’a pas la sécurité à laquelle elle a droit.” Le bourgmestre ajoute aussi que les personnes arrêtées ne sont pas des Saint-Gillois, mais des gens recrutés ailleurs.
C’est pour lui un problème plus large, qu’il faut régler à une échelle plus globale, en s’attaquant aux réseaux. Pour lui, le MR tente de faire porter toute la responsabilité sur les socialistes : “On essaie de faire courir une petite chanson sur les bourgmestres socialistes. Tuer le bouc émissaire, ça permet d’avoir un responsable, mais ce n’est pas une solution. Cela sert de victime expiatoire à une responsabilité collective. Arrêtons de jouer au zwarte piet.”
Sur la fusion des zones de police, Jean Spinette a rappelé son opposition au projet porté par Bernard Quintin. Pour lui, cette réforme va éloigner encore plus la police des quartiers. Il rappelle qu’au lieu de s’attaquer aux conséquences, il faut, selon lui, davantage s’attaquer aux causes de l’insécurité à Bruxelles.
◼︎ Jean Spinette, bourgmestre de Saint-Gilles, au micro de Fabrice Grosfilley