Ixelles : une pétition contre le projet du Parlement européen à la maison du peintre Wiertz
Une pétition de plus de 4.000 signatures appelle à un projet concerté avec les riverains et les acteurs associatifs concernant le musée Wiertz à Ixelles, a annoncé jeudi un regroupement d’associations parmi lesquelles l’Association du Quartier Léopold (AQL), l’Atelier de Recherche et d’Action urbaines (ARAU), le Stadsbeweging voor Brussel (BRAL) et Europa Nostra Belgium.
La coordination associative a écrit au Parlement européen et au gouvernement fédéral pour solliciter une rencontre autour de la cession en emphytéose de la maison du peintre et de son jardin, classés en 1997. Le musée reste quant à lui entièrement au fédéral. Les associations déplorent le peu d’informations communiquées sur le projet et font valoir de nombreuses craintes quant aux orientations qui transparaissent.
Alain Hutchinson, commissaire du gouvernement bruxellois aux relations avec les institutions européennes, explique que deux salles de réunion seront faites à chacun des 3 étages et qu’un lieu convivial sera ouvert au public au rez-de-chaussée, avec diverses activités culturelles organisées les week-ends. Le parc privé sera également rendu accessible. “La maison de l’artiste, laissée à l’abandon, sera rénovée et ouverte au public, ce qui n’est pas le cas pour l’instant”, remarque Alain Hutchinson. “Le musée sera par la force des choses plus accessible qu’il ne l’est actuellement”.
“Le quartier européen est le 2e lieu touristique de Bruxelles”
Marco Schmitt, vice-président de l’AQL et architecte, soutient que la rénovation en habitation ne demanderait que peu d’investissements, contrairement à sa transformation pour accueillir des salles de réunion. Il craint un “façadisme”, comme à l’Institut Eastman devenu un musée de l’histoire européenne : “On est dans un façadisme architectural et idéologique, avec une institution politique qui explique sa propre histoire. Cela fait longtemps que les historiens sont les plus indépendants possibles pour avoir un regard objectif sur la construction du pouvoir politique”.
Alain Hutchinson souligne que le quartier européen est devenu le deuxième lieu touristique de Bruxelles, derrière la Grand-place et ses abords : “Que la Parlement européen investisse beaucoup à Bruxelles est aussi une garantie pour éviter qu’il ne soit entièrement transféré à Strasbourg demain. Cela consolide sa présence, qui est majeure pour tous, à commencer par les commerçants”.
Pour Marco Schmitt, l’Union européenne devrait privilégier la voie de la concertation pour renouer avec les citoyens : “Avec la suppression attendue de l’avis conforme de la Commission royale des Monuments et sites, beaucoup de gens nous contactent pour comprendre comment il est possible que Bruxelles, qui est déjà la ville la moins protégée d’Europe du point de vue de son patrimoine, envisage de diminuer encore le niveau de sa protection. On va avoir un problème politique grave et que le parlement européen participe à ce problème politique par ses avancées dans le parc Léopold et au musée Wiertz c’est plus grave encore, surtout qu’il veut promouvoir le patrimoine européen l’année prochaine. On est dans un tissu de contradiction… On veut commencer à échanger au moins sur le musée Wiertz, qui n’est pas fondamental pour le Parlement européen de par sa petite superficie”.(avec Belga)