Des hommes mécontents font un sit-in spontané devant le centre d’accueil du Petit-Château

De nombreux hommes seuls, candidats à l’asile en Belgique, attendaient à nouveau dans le froid lundi matin devant les portes du centre d’accueil du Petit-Château, le long du canal à Bruxelles. L’institution a fait entrer en priorité femmes et enfants, puis elle a refermé ses portes. Les hommes, dont la plupart espèrent depuis plusieurs jours pouvoir introduire une demande d’asile en Belgique, ont alors organisé un sit-in spontané pour exprimer leur mécontentement.

Les plate-formes citoyennes et les organisations de soutien aux réfugiés présentes ont estimé à une centaine le nombre de femmes et enfants ayant eu accès au bâtiment. Ceux-ci sont prioritaires par rapport aux hommes, même si ces derniers sont malades ou blessés. Au total, quelque 150 hommes se sont vus refuser l’entrée. Désemparés, ces deniers ont alors organisé un sit-in spontané devant les portes closes du Petit-Château. “Ouvrez les portes”, “no mercy” (“aucune pitié”, NDLR), scandaient-ils. Certains d’entre eux ont passé tout le week-end dans la rue dans l’espoir de pouvoir enfin introduire une demande d’asile lundi. “Pour le moment, rien n’a encore changé d’un point de vue opérationnel. Ce qui est nouveau, c’est que Maggie De Block a annoncé qu’elle souhaitait que la politique d’asile et de migration redevienne humaine. Nous espérons qu’elle tiendra ses promesses et qu’elle mettra fin aux quotas de 50 demandes d’asile par jour (mis en place il y a quelques semaines par Theo Francken, NDLR), selon les explications de Mehdi Kassou, de la plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés. “Si l’on revient aux mesures en vigueur avant cette limitation, soit qu’on passe de 50 inscriptions à 130 par jour, la situation devrait se résorber rapidement”, a estimé M. Kassou. Les organisations de soutien aux réfugiés espèrent en tout cas que le contact avec le politique sera rapidement rétabli. “Cela fait trois ans maintenant que la société civile prend à son compte la crise de l’asile. Nous méritons une rencontre avec la ministre De Block”, a insisté M. Kassou. La plate-forme citoyenne a par ailleurs souligné que la situation dans le parc Maximilien était tout aussi alarmante. “Deux cent cinquante réfugiés dorment chaque jour dans le centre d’accueil ‘La Porte d’Ulysse’ à Haren et une centaine d’autres sont accueillis chez des hébergeurs volontaires. Mais hier, 50 personnes ont dû dormir dans le parc faute de place”, a regretté Mehdi Kassou.

Belga

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10 décembre 2018 - 13h39
Modifié le 10 décembre 2018 - 15h14