Guerre en Ukraine : une cinquantaine d’actes racistes à l’encontre des Russes et des Ukrainiens

Le conflit russo-ukrainien et ses conséquences économiques (inflation, hausse des prix de l’énergie) et sociales (accueil des réfugiés ukrainiens…) ont donné lieu à des actes racistes visant la communauté russe et ukrainienne. En un an de guerre, un peu plus de 50 signalements d’actes discriminatoires ont été reçus par Unia.

Une quarantaine de signalements relatifs à des faits de discrimination visant la communauté russe de Belgique sont parvenus à Unia. Ils concernent, par exemple, le refus d’accéder à certains services bancaires, ou encore des problèmes de harcèlement scolaire visant des élèves d’origine russe ou identifiés comme tels. Des signalements qui ont finalement donné lieu à l’ouverture d’une vingtaine de dossiers, selon la porte-parole du Centre interfédéral pour l’égalité des chances, Anne Salmon.

Actes de vandalisme

Plusieurs cas d’actes racistes visant la communauté russe de Belgique ont été médiatisés au fil des mois, notamment des actes de vandalisme visant l’Église orthodoxe russe du Laveu à Liège, où des dégradations ont été commises à plusieurs reprises. L’inscription “Russes génocidaires” y a notamment été taguée.  “La majorité des signalements ont été reçus dans les semaines suivant l’invasion russe en Ukraine, on constate désormais très clairement que ce phénomène se tasse“, analyse Anne Salmon. C’est une situation à laquelle on fait face à chaque crise majeure qui bénéficie d’une forte médiatisation (attentats, guerres, violences à l’encontre d’une communauté…).

Les Ukrainiens aussi discriminés

La communauté ukrainienne ainsi que les Ukrainiens ayant cherché refuge en Belgique à la suite de l’invasion russe ont quant à eux signalé une dizaine de cas de discrimination. La moitié d’entre eux a donné lieu à l’ouverture d’un dossier par Unia.

Par ailleurs, la gestion de l’accueil des réfugiés ukrainiens en Belgique a également fait l’objet de quelques signalements de personnes s’inquiétant de mesures pouvant, potentiellement, privilégier les Ukrainiens face à d’autres réfugiés présents dans le pays et certains citoyens en difficulté.Unia a reçu des signalements de personnes qui s’inquiétaient du fait que les initiatives en matière de logement ne profitent qu’aux personnes fuyant la guerre en Ukraine alors que de nombreuses autres éprouvent de réelles difficultés à en trouver un en raison d’une grave pénurie de logements abordables, ou parce qu’elles sont victimes de discrimination“, peut-on lire dans un rapport adressé par Unia, l’Institut fédéral des droits humains et quatre autres institutions aux autorités belges en septembre 2022.

Privilèges et discriminations

Quelques autres signalements concernaient des avantages accordés aux personnes ukrainiennes dans l’accès à des biens ou des services, privés ou publics (sociétés de transport, écoles de langue, parcs d’attraction, etc). Unia est intervenu auprès des entreprises concernées pour attirer leur attention sur le fait que privilégier des personnes en raison de leur origine pouvait être problématique au regard de la législation. “Même si ces décisions des entreprises sont motivées par les meilleures intentions, elles créent, dans les faits, une situation qui pourrait être considérée comme discriminatoire. Les initiatives en faveur des personnes en situation de vulnérabilité sont indispensables, mais elles ne doivent pas créer de distinction entre elles, note le rapport.

Belga