Le plan de restructuration annonce une vingtaine de licenciements dont la majorité touche les ouvriers du centre.
Ce matin, une cinquantaine de travailleurs des Petits Riens se sont rassemblés en grève devant le centre de tri d’Anderlecht pour protester contre le plan de restructuration.
Les syndicats dénoncent notamment l’absence totale de concertation sociale avant cette décision unilatérale et affirment que les travailleurs les plus précaires sont les principales victimes de cette restructuration. “Il n’est pas question que des employeurs du secteur marchand se croient permis d’appliquer leur vision néo-libérale dans le non-marchand et nous ne lâcherons rien”, ont déclaré les représentants syndicaux, rappelant les pratiques similaires observées l’an dernier chez Decathlon à Willebroek.
■ Reportage de de Léa Dubuc, Gautier Flahaux et Hugo Moriamé
Une vingtaine de licenciements “regrettables mais nécessaires”, selon les Petits Riens
“Ces licenciements surviennent pour des raisons économiques”, a expliqué le directeur général des Petits Riens, Thierry Smets. S’il affirme que ce n’est pas le genre de mesures “qu’on aime prendre” chez les Petits Riens, “la réalité économique nous impose de réduire nos charges et nos effectifs – sachant que nos charges (de collecte, notamment) ont augmenté dans un contexte économique déjà difficile”, a-t-il justifié.
Les Petits Riens sont en perte depuis plusieurs années, rappelle le directeur. Ce déficit imposait jusqu’alors à l’association de puiser dans ses réserves pour “boucher le trou”. “Mais en devenant directeur au début de l’année, j’ai constaté que nos réserves étaient quasiment épuisées”, pointe Thierry Smets. “Nous n’avons plus d’autre choix que de changer l’équilibre structurel si l’on veut continuer à assurer la mission des Petits Riens, et ainsi préserver son impact social et environnemental”. Aussi “regrettables” soient-ils, ces licenciements (qui “représentent environ 5% de l’ensemble des 400 salariés”) seraient nécessaires pour éviter “des conséquences encore plus dramatiques”.
Si la direction affirme que le dialogue social sera réinstauré, elle ajoute que la grève d’aujourd’hui “ne l’incite malheureusement pas à revenir sur ses positions”. De son côté, le Setca déplore particulièrement le manque de concertation sociale concernant ces licenciements. “On nous parle de critères de licenciement basés sur la ‘performance et le comportement’. C’est inacceptable”, a insisté la secrétaire permanente bruxelloise, Sihame Fattah. Le syndicat exige d’être concerté, notamment pour la définition de ces critères afin que ceux-ci soient “les plus humains possible, conformément aux valeurs éminemment sociales des Petits Riens“, a conclu Sihame Fattah.
Rédaction