Georges Dallemagne sur les missiles anti-aériens : “Il faut fournir ces armes aux Ukrainiens”

Invité dans l’émission “+d’Actu”, Georges Dallemagne, député fédéral (les Engagés) est parti quelques jours en Ukraine. Il revient sur les besoins primordiaux de la population, notamment en terme d’armes.

L’un des buts de l’Union européenne et de l’OTAN est d’éviter une confrontation directe avec la Russie afin de ne pas entrer en guerre. Cet objectif dissimule une peur que reconnaît le député. Il explique, que Poutine joue sur cette peur qui commence à toucher une grande partie de l’Europe. Ce jeu est mis en avant par le fait que le dirigeant russe ne semble pas être intimidé par les sanctions que prennent l’UE et l’OTAN à l’encontre de la Russie. Cependant, pour Georges Dallemagne, il faut que des décisions soient prises pour aider les Ukrainiens.

Sur le plan militaire, nous avons fourni des armes, mais nous n’avons pas fourni les armes qu’ils réclamaient, d’abord et avant tout, et qui sont ces missiles anti-aériens portatifs. Nous en avons, j’ai fait une enquête récemment, nous avons 24 systèmes de missiles Mistal, c’est ce type d’arme qu’ils réclament aujourd’hui, pour pouvoir faire en sorte que ces avions arrêtent de bombarder des populations civiles. Il faut fournir ces armes“.

En effet, l’Union européenne a fourni de nombreuses armes, comme des bazookas, des mitrailleuses ou même des gilets par balle. Mais le grand danger des civils ukrainiens vient toujours du ciel. Selon le député, si la Belgique n’a pas encore donné ce genre d’arme anti-aériens, c’est qu’elle craint un basculement vers une guerre directe avec la Russie. Et pourtant, pour Georges Dallemagne, c’est le seul plan B qui pourrait aider l’Ukraine.Puisque nous ne pouvons pas rentrer, nous, directement en confrontation militaire avec la Russie, on doit fournir ce type d’arme pour essayer d’arrêter ces bombardements indiscriminés“.

Vers une sortie diplomatique ?

Pour le moment, une sortie diplomatique ne semble pas évidente.Je pense que Poutine est déterminé et il l’a dit, il veut envahir toute l’Ukraine au minimum, et il ira jusqu’au bout de ce plan-là “. La crainte se porte également sur les autres pays voisins (Moldavie, Géorgie…), qui pourraient également être attaqués par la Russie. Georges Dallemagne rappelle que les arguments souvent utilisés dans cette guerre sont que la Russie a attaqué l’Ukraine parce que l’OTAN se rapprochait de la Russie, ou encore, que c’est une question de non-neutralité de la part de l’Ukraine. Cependant, le député compare cet argument au statut de la Moldavie “c’est un pays neutre, qui inscrit la neutralité dans sa constitution et qui pourtant, aujourd’hui est en partie occupé par la Russie, c’est un faux-argument“.

Pour le député, l’Ukraine a été envahie parce qu’elle n’était pas dans l’OTAN et qu’elle n’avait pas de protection. “Nous l’avions au départ abandonné, parce que nous avons dit haut et fort : de toute façon, nous n’interviendrons pas“. Le député juge la non-action de l’Union européenne à l’égard de l’Ukraine lorsque les attaques ont débuté et qu’il faut réagir maintenant avant qu’il ne soit trop tard. “Je crois qu’aujourd’hui, on doit arrêter d’avoir peur, je ne dis pas que l’homme n’est pas inquiétant, je pense simplement que cette guerre, elle est un danger pour nous tous. Et nous devons prendre toute la mesure du danger qui nous guette tous si nous ne l’arrêtons pas“.

L’accueil des Ukrainiens en Belgique

Certains chiffres sont avancés concernant l’afflux des réfugiés ukrainiens. Par exemple, près de 200.000 Ukrainiens qui pourraient venir en Belgique. Mais, pour Georges Dallemagne, il est encore impossible de connaître clairement ce nombre. Le seul point important à viser selon lui, c’est l’organisation de l’accueil qui n’a pas, pour le moment, bien commencé. Et cette perte de temps est non excusable.  “Je suis toujours fasciné de voir à quel point, notre pays qui a tant de moyens, tant d’énergie est incapable d’être proactif”. “Il nous faut toujours du temps avant de nous organiser et je trouve ça déplorable, il faut un pilotage, clair, ferme sur cet accueil“.

Retrouvez ici en intégralité l’interview de Georges Dallemagne

■ Camille Paillaud / Une interview réalisée par Fabrice Grofilley