Fortes pluies, zones inondables et sols imperméables: Bruxelles peut-elle faire face au risque d’inondation?

Les inondations ont occupé l’actualité ces derniers mois, notamment la catastrophe dans la région de Valence. La capitale belge pourrait-elle encaisser en l’état un épisode d’inondation ? Pas sûr, d’après Bruxelles Environnement.

2024 a été l’année la plus humide que Bruxelles n’ait jamais connue. D’après les chiffres de l’IRM, sur les précipitations enregistrées, 1 088,8 mm ce son écoulé durant l’année 2024. A titre de comparaison, l’année la plus faible depuis 2015 est 2018, avec 650,2 mm. Si cette tendance se poursuit, les conséquences risquent d’être lourdes pour la capitale belge. Peut-être même jusqu’à entraîner des inondations, à l’instar de l’actualité récente dans la région de Valence. Bruxelles, est-elle préparée à contrer ce type de phénomène ?

Un sol imperméable

Bruxelles Environnement indique que 53 %, soit plus de la moitié de la surface de la capitale, est imperméable. Une situation due à l’urbanisation, et surtout au bétonnage. Un sol imperméable favorise le ruissellement plutôt que l’infiltration. L’approvisionnement de la nappe phréatique est également perturbé.

Bruxelles Environnement souligne aussi qu’à Bruxelles, ce sont les crues « éclaires », à la suite d’averses intenses de courtes durées, qui entraînent la plupart des inondations, en saturant les égouts. Un autre phénomène peut provoquer des inondations à Bruxelles, à savoir le débordement des cours d’eau, tel que le Canal. Mais la ville est moins exposée à un tel risque.

Pas uniforme

D’après les cartes produites par Bruxelles environnements, une première observation montre que « les zones potentiellement inondables semblent directement corrélées à la présence du réseau hydrographique, actuel ou même historique (comme dans la vallée du Maelbeek). Et ce, bien que la première cause d’inondation ne soit pas les débordements de cours d’eau. »

Le relief influe lui aussi directement sur la zone potentiellement inondable. « Un fond de vallée relativement plat se caractérise en général par une vaste zone submersible. » L’imperméabilisation des sols joue également un rôle primordial. Un fond de vallée drainant une surface à dominante verte, où l’eau s’infiltre naturellement, ne sera a priori pas touché par une inondation.

En revanche, un fond de vallée drainant des surfaces fortement imperméabilisées est situé en zone clairement inondable. En tout, 21 % de la superficie régionale se situe en zone inondable. Les bassins d’orages, eux aussi, montre leurs effets sur la carte. « La protection offerte par les bassins d’orage est « visible » à certains endroits, comme dans la plaine alluviale de la Senne. »

Quelles solutions ?

Au-delà des mesures individuelles, avec des recommandations pour l’aménagement du logement des Bruxellois par exemple, Bruxelles Environnement souligne le besoin de mesures collectives. Nombreuses d’entre elles figurent dans le plan de gestion des risques d’inondation (intégré au plan de gestion de l’eau).

Dans ce plan, deux points sont mis en avant. Tout d’abord, la gestion en cas d’inondation : prévention, protection, préparation, gestion de crise et réparation. Mais aussi, un réaménagement de zone permettant de restaurer le cycle naturel de l’eau, via l’infiltration de l’eau, ou le tamponnage des eaux dans des bassins de rétention naturels par exemple.

Bruxelles environnement préconise la réduction les surfaces imperméables et la factorisation de l’infiltration naturelle. Pour cela, il est important d’aménager des espaces verts, des systèmes de collecte des eaux de pluie ou encore un pavage préalable des trottoirs.

Une stratégie approuvée par le gouvernement bruxellois. Est à l’étude la volonté stopper l’imperméabilisation des sols d’ici 2050, et de reperméabiliser certaines zones.

 

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06 décembre 2024 - 17h03
Modifié le 06 décembre 2024 - 17h10