Fatoumata Sidibé : “On encourage les camps de migrants avec l’actuelle politique européenne”

Fatoumata Sidibé (DéFI), députée bruxelloise, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce mercredi, sur BX1.

Elle revient sur la manifestation du 25 novembre dernier, sur la place Poelaert et l’avenue Louise, qui a connu des débordements. « Une manifestation, aujourd’hui, doit être canalisée : il est important qu’elle soit encadrée », confirme la députée bruxelloise, mais elle ajoute : « Les forces de l’ordre doivent être concertées pour ne pas que cela déborde : ici, la présence policière était démesurée. La place Poelaert n’était peut-être pas bien choisie ». En effet, selon Fatoumata Sidibé, cette place était étroite et a regroupé beaucoup de frustrations. « Apparemment, certains manifestants n’ont pas pu se dégager comme ils le souhaitaient et cela a notamment mené à quelques débordements », conclut-elle.

« Il est important qu’on sorte du silence »

Fatoumata Sidibé a également évoqué la prise de parole des mandataires politiques originaires d’Afrique subsaharienne pour dénoncer les migrants victimes d’esclavage en Libye. « Il est important qu’on sorte du silence par rapport à ce qu’il se passe en Libye », explique-t-elle. Elle dénonce notamment l’Union Européenne et ses aides accordées au pays. « On encourage les camps de migrants avec l’actuelle politique migratoire européenne. (…) Tant qu’il y aura de la misère et de la guerre, les flux migratoires ne s’arrêteront pas ».

« On libère l’écoute »

Enfin, la députée bruxelloise est revenue sur son combat contre les violences faites aux femmes. « Il faut lutter contre le sexisme et le patriarcat, pas seulement dans la rue. (…) Il faut se battre sur le front du racisme et du sexisme, qui est aujourd’hui banalisé », continue Fatoumata Sidibé. « On libère la parole ces derniers jours, mais aussi, on libère l’écoute ».