Des étudiants de l’ULB témoins privilégiés des négociations sur le climat

Ils devraient être derrière leur bureau, le nez plongé dans leurs syllabi, mais une poignée d’étudiants de l’ULB ont mis entre parenthèses leur blocus, pendant une semaine, pour la bonne cause climatique. Présents à Katowice, en Pologne, pour la COP24, ils suivent les négociations sur le climat et en rendent compte à toute une communauté qui les suit d’articles en articles, de capsules vidéo en capsules vidéo, sur leur blog et leur page Facebook.

Ce projet “ULB Inside COPs” a été initié en 2015 par deux professeurs de l’Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire (Igeat), à l’occasion de la COP21, qui a accouché de l’Accord de Paris sur le climat. Un accord qui vise à limiter le réchauffement climatique mondial “bien en-deça de 2°C”, et si possible à 1,5°C, et dont la communauté internationale doit finaliser les règles de mise en œuvre à l’occasion de la COP24 qui se déroule en ce moment à Katowice.

ULB Inside COPs a un objectif pédagogique mais aussi de communication, de chaîne de transmission vers le reste de la communauté universitaire, les jeunes en général et le grand public. La mission des étudiants, qui ont été sélectionnés sur base volontaire et se sont préparés pendant plusieurs mois, est de décrypter ce qui se passe durant la COP”, explique Etienne Hannon, co-titulaire d’un cours sur la politique du climat à l’ULB, mais aussi membre du Service fédéral Changements climatiques et co-iniatiateur d’ULB Inside COPs avec le professeur Edwin Zaccaï.

Huit étudiants de l’ULB, quatre lors de la première semaine de la conférence climat de l’Onu et quatre autres lors de la seconde semaine, sont ainsi les yeux et les oreilles de leurs camarades restés en Belgique. “Nous sommes le relais entre des négociations climatiques assez opaques et difficiles à comprendre pour la plupart des gens et la communauté étudiante, a priori intéressée à ce genre de problématique”, explique François Herinckx, l’un de ces huit jeunes ayant fait le voyage jusqu’en Silésie, dans le sud de la Pologne.

Ce travail de décryptage et de transmission se fait par le biais de divers articles, brèves mais aussi via des podcasts et des petites vidéos, comme une interview filmée du Suisse Bertrand Piccard, le fondateur de la fondation Solar Impulse, du nom de cet avion solaire ayant fait le tour du monde.

L’opportunité est unique pour ces étudiants, issus de filières très différentes allant de la communication aux relations internationales en passant par la gestion et l’énergie, de découvrir les coulisses de la grand-messe climatique onusienne, qui réunit près de 200 Etats. “Tous ces pays qui se rejoignent en un même endroit pour parler du climat, c’est un phénomène intéressant à observer”, confirme Chloé Mathurin, une autre étudiante de l’ULB.

Les efforts de ces jeunes gens ne passent pas inaperçus, puisque c’est une communauté de quelque 1.400 personnes qui suit régulièrement sur internet leurs divers comptes rendus, soulignent deux autres membres de la bande, Camille Differdange et Thibaut Wégria.

Pour autant, tout n’est pas rose au pays du charbon, l’un ou l’autre étudiant regrettant le côté laborieux des négociations sur le climat, l’absence de “changement de paradigme” ou la difficulté d’obtenir des accords contraignants entre les Etats. Il n’a en effet pas échappé à l’esprit critique des étudiants que les engagements pris jusqu’ici par la communauté internationale, malgré l’Accord de Paris, conduisent à un réchauffement de plus de 3°C, avec toutes les conséquences dramatiques qui accompagneraient un tel scénario…

Belga

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10 décembre 2018 - 07h02
Modifié le 10 décembre 2018 - 07h02