Enquête ouverte suite à plusieurs plaintes pour viol dans deux bars du Cimetière d’Ixelles

Depuis ce dimanche soir, les témoignages de jeunes femmes s’accumulent sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Un point commun : elles disent avoir été droguées et pour certaines agressées sexuellement par des employés de deux bars du Cimetière d’Ixelles. 

Pour certaines, les faits remontent à 2018, tandis que pour d’autres, ils datent seulement de cet été, voire d’il y a quelques jours. En discutant avec une dizaine de personnes, toutes expliquent ne plus avoir de souvenirs après 2, 3 verres retirés au bar. Pour elles, s’il y a eu une drogue dans leur verre, c’est arrivé lors de la commande au comptoir.

En plus du black-out, elles se sont senties prisonnières de leur propre corps qui ne répondait plus. Certaines jeunes filles sont allées à l’hôpital, comme Anna (nom d’emprunt) qui n’a pas pu porter plainte par la suite.

Cet été, Anna, 26 ans, est allée pour la première fois dans l’un des deux bars localisés avec des amis. Elle a commandé deux bières directement au comptoir et servi de la même manière, « le serveur m’a donné une bière déjà décapsulée avec un verre retourné dessus ». Par la suite, on lui a servi un verre de cocktail provenant d’une cruche. Lorsqu’elle s’est levée, « c’est là que je me suis sentie partie en arrière. On m’a emmené aux toilettes, j’ai beaucoup vomi et c’est devenu flou. J’ai un flash d’être sur le trottoir au cimetière d’Ixelles. J’avais la sensation d’être consciente, que mon cerveau fonctionnait, mais mon corps ne suivait plus. Une amie qui n’avait pas bu est restée avec moi et j’ai juste réussi à dire « Emmenez-moi à l’hôpital » ».

Une fois à l’hôpital, elle se souvient avoir oscillé entre un état de somnolence et de crise d’angoisse. Anna explique qu’elle ne pourra jamais porter plainte, car « il n’y a aucune analyse probante ». En effet, quelques jours après cette soirée, elle s’est rendue chez le médecin pour des analyses. Mais de la prise de sang, des analyses d’urine ou de cheveux, aucune trace de drogue ou de GHB. Selon le médecin, « la présence de GHB n’est décelable que durant 12h ».

Pour Anna, il n’y a pas eu d’agressions sexuelles, mais ce n’est pas toujours le cas dans les témoignages présents sur Instagram. Certaines femmes, en plus de soupçonner les serveurs de les droguer, elles les accusent de viol.

Des plaintes à l’égard des bars accusés

Suite aux multiples accusations, les bars ont répondu sur les réseaux sociaux. L’un des deux dément toute responsabilité et se sent accusé à tort. Pour le gérant, « nous ne pouvons être tenus responsables du mauvais comportement de nos clients ». Il rajoute que chaque employé est soumis à un certificat de moralité et « pas un seul membre de notre équipe n’a été légalement accusé de comportement inapproprié envers la gente féminine ». Et pourtant, le parquet de Bruxelles confirme que “plusieurs plaintes ont été déposées pour des faits de mœurs qui auraient été commis dans le quartier du Cimetière d’Ixelles ces derniers mois. Une enquête est ouverte afin de faire la lumière sur les circonstances exactes de ces faits. Dans l’intérêt de celle-ci, aucun autre commentaire ne sera fait.

Parmi les témoignages sur Instagram, certaines jeunes filles n’ont pas pu porter plainte par manque de “preuves suffisantes“. C’est le cas d’Anna. Malgré la présente d’une amie témoin dans le bar et à l’hôpital, ce n’était pas une preuve suffisante pour les policiers. Cependant, d’après le parquet, même si on pense ne pas avoir assez de preuves, “c’est toujours utile de déposer plainte, même si ce n’est pas une garantie que l’affaire aura une suite, mais la plainte sera examinée“.

Un appel au boycott a été lancé sur les réseaux sociaux 

Un appel au boycott des deux bars concernés a été lancé sur les réseaux. Le Waff a réagit, assurant “prendre très au sérieux les commentaires sur les réseaux sociaux“, suspectant un de leurs employés d’agression. “Nous avons mis à pied la personne concernée par principe de précaution, en attendant de plus amples informations“.

 

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La rédaction – Photo: Belga