En 15 ans, le collectif Morts de la rue a organisé plus de 500 cérémonies d’adieu

Créé en 2004, le collectif Morts de la rue a enregistré de plus en plus de décès de personnes qui ont vécu ou vivaient dans la rue. En tout, il a appris 762 décès en 15 ans.

Le nombre de morts n’a fait que croître ces dernières années car l’association est plus connue mais aussi parce que le nombre de personnes sans-abri a augmenté dans la capitale. Le Collectif tente aujourd’hui de dresser un bilan de son action et constate qu’il faut arrêter avec la politique du thermomètre. En effet, si on reprend leurs données, il y a peu de différences entre les saisons. En été, on compte en moyenne 173 décès contre 210 en hiver.

Dans 52% des cas, ce sont les services d’aide aux sans-abri qui préviennent le collectif. Il peut alors rechercher de la famille ou organiser le rapatriement du corps. Les hôpitaux (11%) jouent aussi un rôle puis l’administration publique (10%), d’autres SDF ou la presse.

Entre 2005 et 2020, 518 cérémonies ont été organisées. 57% de ces cérémonies ont été organisées par ou en collaboration avec le Collectif. 40% sont organisées par la famille du défunt. En outre, 144 personnes ont été rapatriées vers leur pays d’origine. Il s’agit principalement de personnes venant du Maroc et de la Pologne.

Si la plupart des cérémonies d’adieu sont prises en charge par les communes (52%), un nombre important d’entre elles sont payées par les familles du défunt (43%). 3% sont également financés sur fonds propres de la personne décédée.

Le profil

89% des personnes décédées étaient des hommes. Cette proportion interpelle le collectif car 25% des SDF sont des femmes. Certaines ne sont pas identifiées comme des sans-abris ou alors qu’elles ont moins de comportements à risque.

Ce sont chez les 50-54 ans qu’on compte le plus grand nombre de décès. Viennent ensuite les 45-49 ans puis les 55-59 ans, le 60-64 et les 40-44 ans. En 15 ans, 3 avaient moins de 20 ans et 18 plus de 80 ans.

On compte aussi 50 nationalités. Les Belges sont les plus représentés avec 49%, puis les Polonais (14%) et les Marocains (6%).

Le lieu du décès

Dans la moitié des cas, les personnes vivaient dans la rue au moment de leur mort. Un quart était dans un logement, 9% dans une maison de repos, 7% dans une maison d’accueil, 4% dans un squat et 3% chez des amis.

Par contre, la grande majorité décède à l’hôpital (43%) et 15% ont lieu dans la rue. Si on regarde selon le sexe, les femmes sont plus nombreuses à mourir dans un logement que les hommes. Elles sont donc en général mises à l’abri plus rapidement.

Enfin, le collectif remarque que les Belges décèdent plus souvent à l’hôpital que les personnes polonaises ou marocaines.

V.Lh. – Photo: BX1

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02 novembre 2021 - 11h07
Modifié le 02 novembre 2021 - 11h07