Détecter les vulnérabilités de la personne plus tôt, une des pistes pour réduire le taux de suicide
Pour réduire le taux de suicide, il est important de déceler beaucoup plus tôt les vulnérabilités chez les jeunes adultes, et en particulier chez les hommes. Voilà les conclusions tirées d’une étude réalisée par l’UCLouvain. Celle-ci a croisé les données de 40 recensements et de 100.000 suicides au sein de 12 pays européens entre 1991 et 2001.
Pour le professeur Vincent Lorant, auteur de cette recherche, “c’est en amont ou durant la scolarité qu’il faut prêter attention aux vulnérabilités qui débouchent plus tard au suicide.” Depuis plusieurs années, deux hypothèses concurrentes s’affrontent : l’une émet l’idée que le niveau de scolarité- qui donne accès à davantage de confort et de ressources-diminue le risque de suicide. L’autre hypothèse mise sur l’existence de facteurs de vulnérabilité préexistants au parcours scolaire et aux troubles psychiatriques, ce qui expliquerait un risque plus grand chez certaines personnes. Jusqu’ici, la littérature scientifique n’était pas parvenue à départager ces facteurs cofondants. Or, d’après Vincent Lorant, “la réponse permet de savoir quelle politique mener”.
Ainsi, cette étude valide, pour la première fois, la seconde hypothèse. autrement dit, celle qui met en évidence le poids de facteurs de vulnérabilité préexistants. En analysant les changements de législation concernant l’âge de la scolarité obligatoire, ils ont remarqué qu’un niveau de scolarité plus élevé n’a pas eu d’impact important sur la réduction de la mortalité par suicide. Les scientifiques ont également noté que les inégalités en matière de suicide chez les plus scolarisés et les moins scolarisés diminuent au fur et à mesure que les personnes vieillissent, ce qui fait pencher la balance vers la deuxième hypothèse.
L.Vandormael-Photo: Pixabay