Des traces du virus de la rougeole retrouvées dans les eaux usées de Bruxelles-Nord

Des chercheurs du Rega Instituut (KU Leuven) ont découvert des traces du virus de la rougeole dans les eaux usées du nord de Bruxelles. Elke Wollants, patronne du labo de l’institut, insiste jeudi sur l’importance de la vaccination contre cette maladie.

Le Rega Instituut analyse la présence de virus dans les eaux usées depuis le début de la pandémie de Covid-19. Le virus de la rougeole n’était alors pas testé. Il l’est depuis mi-février, après que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a signalé une augmentation des infections due à une couverture vaccinale trop faible. Aucune trace du virus n’a été retrouvée dans les eaux usées de Louvain et de Bruxelles-Sud, mais trois échantillons venus de Bruxelles-Nord en contenaient.

Le séquençage ADN a permis de confirmer qu’il s’agissait bien de traces d’infections, et non de traces d’une vaccination. “Une quinzaine d’infections sont connues par Sciensano. Mais nos découvertes laissent penser qu’il y en a de nombreuses autres qui sont passées sous les radars”, relève Elke Wollants. “C’est pourquoi nous appelons tout le monde à se faire vacciner. La vaccination est la meilleure protection contre cette maladie qui peut provoquer de graves complications.” La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse. D’un état grippal, elle peut se transformer dans 10 à 20% des cas en otite ou pneumonie.

Elle peut aussi, dans de plus rares cas, évoluer en encéphalite (inflammation du cerveau). L’institut de santé Sciensano rappelle en outre que chez la femme enceinte, elle augmente le risque de fausse couche mais aussi d’accouchement prématuré et de mort fœtale.  Deux doses de vaccin suffisent pour prévenir la maladie.

Six cas

Selon Vivalis, 6 cas de rougeole ont été recensés. “On est en contact avec les familles, on les suit de près, on leur conseille de prendre contact avec leur médecin traitant, on leur demande leur statut de vaccination…”, déclare l’administration. Celle-ci souhaite rassurer : “Cette situation n’est pas, à l’heure actuelle, considérée comme inquiétante. Vivalis effectue en permanence un monitoring des maladies à déclaration obligatoire, dont la rougeole fait partie. Il faut également savoir qu’il y a régulièrement des cas de rougeole en région bruxelloise tout au long de l’année et cette situation est également gérée”. 

Une circulaire va être envoyée aux médecins et au secteur des soins pour les avertir de cette situation.

Enfin, Vivalis, rappelle que le meilleur moyen de se protéger contre la rougeole reste la vaccination.

■ Reportage de Bernard Denuit, Charles Carpreau et Sary Oraibi

Belga

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15 mars 2024 - 15h48
Modifié le 16 mars 2024 - 18h36