Des référendums, y compris sur l’avortement ? Jean-Luc Crucke (Les Engagés) y est favorable

La proposition de Jean-Luc Crucke, ancien ministre et actuel député wallon passé du MR aux Engagés, d’organiser des référendums sur des questions de société, y compris sur l’avortement, suscite l’émoi, ce mardi, dans les rangs libéraux et du côté de DéFI.

Il faudrait pouvoir organiser des référendums sur des sujets de société, même sur l’avortement, comme ça se fait en Suisse ou en Irlande. Les gens sont assez grands pour donner leur avis sur des sujets de société“, expliquait Jean-Luc Crucke, mardi matin, dans les colonnes de SudPresse.

De vives réactions du côté du MR

Je suis choquée: les Engagés, qui se disent progressistes, remettent en cause le droit à l’avortement sous couvert de démocratie directe. Le progrès, ce n’est pas de revenir sur des acquis“, a vivement réagi la députée régionale MR Rachel Sobry en rappelant qu'”aujourd’hui, la question qui se pose, c’est celle de l’allongement du délai à 18 semaines.”

Quand on voit, dans le cadre des débats sur l’EVRAS par exemple, la capacité d’organisation des associations conservatrices et religieuses, qui ont déployé des moyens impressionnants pour diffuser la peur et la désinformation, on est en droit de s’inquiéter des conséquences qu’aurait un référendum sur l’avortement. Qu’est-ce qui nous dit que les conservateurs, les hommes qui se positionnent contre l’avortement, les religieux ne l’emporteraient pas sur un tel sujet“, a-t-elle ajouté.

Ce n’est pas une question ‘d’être assez grand pour donner son avis’ comme le dit Jean-Luc Crucke mais de préserver un droit acquis et de protéger les décisions politiques de l’obscurantisme“, a encore estimé Rachel Sobry.

Un sentiment identique du côté de DéFI

Inquiétude partagée par le président de DéFI, François De Smet qui dénonce, sur X – l’ancien Twitter – la remise ne cause de l’avortement par le député des Engagés. “Remettre en cause le droit à l’avortement sous couvert de la démocratie directe ? Les conservateurs en rêvaient, les Engagés vous le proposent“, y a-t-il écrit.

Ne joue pas François, tu sais que c’est totalement l’inverse que je propose et tu te fais petit quand tu tentes de manipuler la pensée! Moi, j’ai confiance en la population pour avancer dans un dossier bloqué où tu sièges“, lui a rétorqué, sur le même réseau social, Jean-Luc Crucke.

C’est ensuite le président des Engagés, Maxime Prévot, qui est entré dans la danse, assurant qu’aucun membre de son mouvement ne remettait en cause le droit à l’IVG. “Vous savez bien que les propos de @cruckejeanluc ne visent pas à remettre en cause le droit à l’avortement. Ce droit est un acquis qu’aucun Engagé ne remet en cause! Penser par contre que des débats sociétaux pourraient être discutés et tranchés par voie de référendum, a fortiori lorsqu’il y a des blocages politiques (comme c’est le cas ici sur le curseur du nombre de semaines), ce n’est pas faire injure à la démocratie, c’est même la grandir“, a-t-il asséné sur X.

En Belgique, le délai légal pour avorter est fixé à 12 semaines. Une proposition de loi, s’appuyant sur les recommandations d’un comité d’experts, prévoit toutefois un allongement à 18 semaines mais le dossier est bloqué au parlement en raison principalement de l’opposition du CD&V.

Belga – Photo : Belga / James Arthur Gekiere

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03 octobre 2023 - 12h23
Modifié le 03 octobre 2023 - 14h50