Des députés de l’opposition visitent l’institut Emile Gryzon : “Les réformes vont briser des parcours de vie”

Comme de nombreux établissements scolaires axés sur la formation technique des élèves, l’institut Emile Gryzon à Anderlecht est particulièrement touchée par les nouvelles mesures d’économie annoncées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Alors, pour évaluer l’impact de ces décisions, plusieurs députés de l’opposition se sont rendus sur place. Et ils partagent les mêmes inquiétudes que la direction.

L’une des mesures de cette réforme est que les élèves déjà détenteurs d’un CESS, par exemple d’hôtellerie, ne pourront plus avoir accès à une 7ème année, et donc, une spécialisation comme la sommellerie. À l’institut Emile Gryzon, cela se traduit très concrètement par la suppression d’une classe dévolue à cette spécialisation. “On a créé cette 7ème il y a cinq ans car il y avait une demande d’une part du côté professionnel et d’autre part du côté étudiant. On a l’impression de tout jeter à la poubelle”, déplore Laurent Van De Poel, professeur en 7ème sommellerie. “On se retrouve avec des élèves qui partiront moins bien formés“, ajoute Youri Neirinckx, chef d’atelier hôtellerie-restauration.

L’idée du nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est de réorienter ces élèves déjà diplômés vers des formations pour adultes, mais elle ne convainc ni le personnel de cette école ni les députés de l’opposition. “Les réformes qui sont annoncées vont briser des parcours de vie, des parcours de formation d’étudiants qui espéraient pouvoir avoir accès à la 7e année de qualification“, avertit le député de la FWB Fabian Maigain (DéFI). De son côté l’ancienne ministre et actuelle députée de la FWB Bénédicte Linard (Ecolo), appelle la majorité à “entendre le terrain pour faire marche arrière et a minima permettre aux élèves qui sont dans ce parcours aujourd’hui de pouvoir continuer leur chemin“.

La réforme du gouvernement prévoit également une réduction de 3% des périodes de cours. De quoi menacer dans cette école, selon son directeur, six équivalents temps plein.

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■ Reportage d’Alice Dulczewski, Nicolas Scheenaerts et Stéphanie Mira