Des demandeurs d’asile ont rencontré Nicole de Moor: “Elle ne cherche pas de solutions d’urgence”
La secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration a reçu des demandeurs d’asile. La rencontre n’a pas mené à des solutions concrètes. Dans le même temps, un rapport indique que le nombre de régularisations est en baisse.
Des demandeurs d’asile ont été reçus ce matin au cabinet de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor. Ils demandent des solutions pour l’hébergement et le respect de leurs droits. L’avocate Mieke Van den Broeck a participé à la réunion avec la secrétaire d’État : “Elle a expliqué qu’elle fait de son mieux, qu’elle cherche des solutions. On lui a demandé ‘quelles solutions ?’. Elle reste toujours dans le même cadre, elle ne veut pas que les gens aillent dans des hôtels. Elle ne cherche pas de solutions d’urgence. Donc, les gens restent dans la rue“, déplore Mieke Van den Broeck.
Nicole de Moor explique qu’elle ne veut pas donner de “fausses promesses aux gens” : “La situation est très difficile parce qu’on est confrontés à un grand manque de capacité, à un afflux assez élevé de demandeurs d’asile dans notre pays et dans d’autres pays européens“, nous justifie-t-elle.
“On a pris différentes mesures. On a déjà créé une grande capacité supplémentaire, presque 9000 places. À côté de cela, heureusement, de nombreuses personnes quittent notre réseau d’accueil, à cause des différentes mesures que le gouvernement a pris. Ça veut dire que, de cette manière, on peut libérer des places pour ceux qui sont sur la liste d’attente” ajoute Nicole de Moor.
Baisse du nombre de régularisations en Belgique
Le nombre de régularisations pour motif humanitaire en Belgique a baissé de 10% entre 2021 et 2022. C’est le rapport annuel “La migration en chiffres et en droits” de Myria, le Centre fédéral Migration, publié lundi, qui l’annonce.
En 2020, on comptait 3.250 régularisations sur le sol belge contre 2.038 l’année dernière. Par ailleurs, le nombre de séjours refusés a augmenté sur cette même période, passant de 2.500 personnes à 3.250. À titre de comparaison, la proportion de régularisation était de 63% en 2019 contre 39% en 2022.
Les Marocains, particulièrement, ont fait l’objet de nombreux refus, note Myria. Toutefois, avec les Congolais et les Albanais, ils figurent parmi les nationalités les plus régularisées pour des raisons humanitaires l’année dernière.
Le nombre de demandes de régularisations médicales a également baissé pour atteindre son niveau le plus bas jamais enregistré, soit 1.147. Le séjour pour ce motif a été autorisé pour 248 personnes et refusé pour 1.330 en 2022. Une demande de régularisation peut concerner plusieurs personnes. Une décision concernait en moyenne 1,5 personne en 2022.
L’article 9ter permet en effet à un étranger de demander l’autorisation de séjourner en Belgique s’il souffre d’une maladie qui peut entraîner un risque pour sa vie ou son intégrité physique et lorsqu’il n’existe aucun traitement adéquat dans son pays d’origine ou dans le pays dans lequel il séjourne.
M.D. avec Belga
■ Reportage de Thomas Dufrane et Nicolas Scheenaerts avec Hugo Moriamé