Des collectifs dénoncent une “répression policière” aux rassemblements à la Bourse, Philippe Close objecte

Plusieurs collectifs de soutien à la Palestine et des manifestants dénoncent le caractère “de plus en plus répressif” des agents de la zone de police Bruxelles-Capitale/ Ixelles ces dernières semaines lors des rassemblements quotidiens devant la Bourse de Bruxelles pour exiger “la fin du génocide à Gaza”.
Ces mobilisations spontanées ont lieu quotidiennement dès 19h00 à Bruxelles depuis plus d’un an. D’abord organisées sur le carrefour de l’Europe, elles se tiennent depuis plusieurs mois sur la place de la Bourse et rassemblent dernièrement moins d’une centaine de personnes en général.
“Nous le faisons, car nous refusons de laisser nos proches, notre peuple – les gazaouis – mourir en silence”, insistent notamment Brussels against genocide et Ahrar Palestine dans un communiqué publié samedi sur les réseaux sociaux. Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n’est autorisée à entrer dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Israël y a repris son offensive le 18 mars.
Si depuis début avril notamment, les interpellations de plusieurs manifestants palestiniens présents à ces mobilisations quotidiennes sont pointées du doigt, la tension semble être montée d’un cran depuis les violences survenues en marge de la finale de la Coupe de Belgique de football le 4 mai. “Ces deux derniers jours, la police a arrêté deux d’entre nous, deux personnes de Gaza”, déplorent samedi les collectifs, qui assurent qu’ils ne laisseront pas la police les “silencier”.
Selon plusieurs témoignages recueillis par Belga et d’autres circulant sur les réseaux sociaux, les interventions policières seraient “disproportionnées“, qu’il s’agisse d’une utilisation “fréquente” de la technique de la nasse ou encore du gaz lacrymogène.
“Un ami et son petit frère – frappés à la tête et à la poitrine par des policiers en marge du rassemblement de jeudi dernier – ont dû être hospitalisés“, alerte Cléo, une manifestante.
Philippe Close objecte
Face à ces manifestations quotidiennes, le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, rappelait vendredi que ces mobilisations ne bénéficiaient d’aucune autorisation. PolBru assure “malheureusement constater, ces dernières semaines, que certains rassemblements ou manifestations (pas uniquement à la Bourse) ont été détournés par des individus déterminés à causer des dégradations et à entrer en confrontation avec la police“. Dès lors, elle aurait été contrainte de renforcer ses effectifs policiers.
Il n’est désormais plus autorisé de manifester sur les marches de la Bourse, informe la zone de police. Et ce, “pour des raisons de sécurité, notamment afin de garantir l’accès au bâtiment et la libre circulation sur les voies d’évacuation“. “Aucune demande officielle n’avait été introduite pour les rassemblements précédents à la Bourse“, continue PolBru.
Une absence d’autorisation également pointée par Philippe Close. Si le bourgmestre garantit qu’il ne “juge” pas les causes défendues, il explique s’opposer aux comportements de ces manifestants qui, selon lui, “profèrent des chants ‘pro Hamas’ et insultent certains passants ainsi que la police“. “Je ne peux pas tolérer qu’ils prennent en otage le centre-ville.”
Le bourgmestre explique avoir tenté à plusieurs reprises de proposer aux manifestants d’aller se mobiliser ailleurs que devant la Bourse, comme au Mont des Arts, à la gare Centrale ou sur la place De Brouckère.
Belga