De Croo : “Nous n’avons laissé personne de côté”

Le Premier ministre Alexander De Croo a défendu mardi le bilan de son gouvernement à l’occasion de son dernier discours de politique générale avant les élections du 9 juin 2024.

Fustigeant les pessimistes, le chef du gouvernement fédéral a vanté l’action de la coalition Vivaldi (socialistes, libéraux, écologistes et le CD&V), au pouvoir depuis trois ans. “En pleine crise sanitaire, vous avez accordé votre confiance à une équipe. La pandémie faisait de nouvelles victimes chaque jour et paralysait notre vie en société. De très nombreux emplois étaient dans la balance. Les plus pessimistes voyaient déjà notre pays sombrer dans la pauvreté. Mais il n’en fut rien. Nous ne sommes pas restés les victimes des événements. Nous avons pris les choses en main et défini notre approche. Notre pays est ressorti plus fort des crises qu’il a traversés. Nous avons rebondi. Nos finances publiques s’améliorent”, a-t-il déclaré.

Contribution “honnête” des banques

Alexander De Croo a admis que le chemin vers l’équilibre budgétaire a été plus long que prévu. “Mais nous n’avons laissé personne de côté. Ce fut un choix conscient et assumé. Il n’y avait aucune autre option. (…) Malgré toutes les crises, la prospérité des Belges a progressé de 3,8 % depuis l’arrivée de ce gouvernement. Notre pays a fait mieux que la zone euro. Nous avons fait mieux que nos voisins allemands et français.” Le gouvernement fédéral s’est accordé lundi soir sur un effort de 1,2 milliard d’euros auxquels s’ajoutent la couverture de nouvelles politiques pour 500 millions d’euros. En incluant les mesures déjà prises, un effort de 4,8 milliards a été consenti pour l’année prochaine, qui permettra de réduire le déficit budgétaire à 2,9% du Produit intérieur brut (PIB).

Le Premier ministre a vanté les décisions prises en conclave budgétaire : maintien de la TVA à 6% sur la démolition-reconstruction, mise en place d’une base légale pour le service citoyen, élargissement des flexijobs, “contribution honnête” des grandes banques ou augmentation du salaire minimum, création de nouveaux Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS). Dans la perspective de la présidence belge de l’Union européenne au premier semestre 2024, Alexander De Croo a rappelé l’ambition de conclure un pacte européen sur la migration. “Des partenariats devront aussi être noués entre l’Europe et l’Afrique pour inciter les jeunes à poursuivre le rêve africain plutôt que le rêve européen”, a-t-il complété.

Accent sécuritaire sur Bruxelles

Un important volet “sécurité” a aussi été développé, avec un accent porté sur Bruxelles. “Notre capitale mérite mieux qu’une guéguerre politique. Au lieu de chercher un bouc émissaire, nous proposons des solutions. Nous avons réuni tous les niveaux de pouvoir, convenu d’un plan d’action de 22 mesures et impliqué tous les partenaires.” Selon le chef de l’exécutif, le “stroomplan”, plan de lutte contre les violences liées au trafic de drogue à Anvers, porte ses fruits. Il s’attend à des résultats similaires à Bruxelles. Dans huit mois, les Belges seront appelés aux urnes. Le Premier ministre a choisi de s’adresser aux primo-votants et de mettre en garde contre le populisme.

“Les jeunes avec qui je parle réalisent mieux que quiconque la richesse de notre société. Nous qui demandons la confiance, devons donner confiance. Si nous voulons convaincre les jeunes, nous ne pouvons le faire qu’avec des résultats. Pas avec des réponses fausses et vulgairement populistes, ou avec un discours qui oppose les gens les uns aux autres”, a-t-il averti. “Ce que les jeunes attendent de nous, c’est une gestion moderne qui leur donne de l’élan. Tout le monde ne tourne pas le dos à l’autre. Tout le monde n’est pas négatif et ne prédit pas la fin du monde. Il existe une large majorité silencieuse qui opte pour la coopération.”

Selon le Premier ministre, “cette majorité silencieuse apporte sa pierre à notre société et s’y investit sans compter. Mais pour la soutenir, nous les décideurs politiques devons aussi coopérer et dépasser les antagonismes. Nous devons nous battre pour la démocratie et contre les fake news”, a-t-il ajouté, faisant référence aux écoles incendiées en septembre dernier en Wallonie en plein débat sur les animations Evras (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle). “Les récentes attaques prenant pour cible des écoles wallonnes nous ont tous choqués. Si nous abandonnons notre démocratie à la désinformation et aux fake news, nous allons droit dans le mur. Les antidémocrates déforment la réalité et colportent des mensonges au détriment de la sécurité, par exemple de nos enfants.” Le Premier ministre, largement applaudi par la majorité, a demandé la confiance de la Chambre. Le vote aura lieu jeudi, soit 48 heures après le dépôt de la motion de confiance. La discussion sur la déclaration aura lieu mercredi à 14h00.

Belga – Image : Belga

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10 octobre 2023 - 16h32
Modifié le 10 octobre 2023 - 16h55