CPAS Anderlecht : Mustafa Akouz affirme ne jamais avoir influencé de décision individuelle d’octroi d’aide

Entendu par le groupe de travail consacré au CPAS d’Anderlecht et mis sur pied au sein de la commission des Affaires sociales de la Chambre, il a souligné n’avoir “pas connaissance de l’existence de soi-disant directives internes dont des travailleurs sociaux se seraient plaints concernant des demandes du président.”
L’ex-président du CPAS d’Anderlecht, Mustafa Akouz, a affirmé lundi ne jamais avoir influencé une décision individuelle d’octroi d’aide sociale par le CPAS d’Anderlecht et avoir transmis systématiquement les demandes au service compétent pour l’analyse et le suivi. Il soutient n’avoir “formulé aucune demande particulière en la matière”.
Ce groupe de travail, présidé par Denis Ducarme (MR) a entamé il y a une semaine une nouvelle série d’auditions, après les soixante heures déjà consacrées par la commission des Affaires sociales aux dysfonctionnements allégués dans ce CPAS. Lundi, il a longuement entendu lundi, l’ex-président du CPAS Mustafa Akouz et la responsable du service Inspection du SPP Intégration sociale, Bérengère Steppé. Rejoints par Vincent Van Quickenborne (Open Vld), les représentants de la coalition Arizona ont assailli M. Akhouz de nombreuses questions sur foi de témoignages précédents, notamment de travailleurs sociaux, et d’analyse d’observateurs extérieurs. Dans ce contexte, Denis Ducarme (MR) n’en a ainsi pas démordu: il y a selon lui suspicion de “fraude” au revenu d’intégration sociale, à l’aide urgente, voire dans des décisions de récupération d’aide contrées, etc. Précédés dans ce contexte par Wouter Raskin (N-VA), les deux députés libéraux précités, ainsi qu’Isabelle Hansez (Les Engagés) ont souligné que, contrairement à ce qu’il avait affirmé en décembre, M. Akouz n’aurait pas à chaque fois été accompagné d’un assistant social, lorsqu’il entendait des demandeurs d’aide. Ils lui ont demandé, certains sur le ton du reproche, pourquoi il ne présidait le Comité Spécial du Service Social (CSSS) chargé d’accorder ou non le droit au revenu d’intégration sociale au nom du Centre et de se prononcer sur toutes les demandes d’aides (financières ou de guidances) individuelles..
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Autre question: le rôle du président dans le changement d’avis des assistants sociaux sur certaines demandes. Parlant une nouvelle fois de clientélisme, Vincent Van Quickenborne a notamment fait état de changements d’avis sous peine “d’insuffisance professionnelle”. Autre domaines de vérifications du groupe de travail: les conditions d’octroi d’une aide alimentaire durant le Covid sous forme d’une aide de 50 euors d’aide par personne via des cartes prépayées. Des “illégaux” en ont bénéficié à condition d’être inscrits pour l’obtention d’une carte médicale. Un témoin anonyme cité lundi a indiqué avoir été invité par e-mail, à activer des cartes prépayées pour des personnes ne s’exprimant dans aucune des langues nationales.
Denis Ducarme a également interrogé l’ex-président du CPAS sur l’ouverture de PIIS (Projet Individualisé d’Intégration Sociale) dès l’ouverture d’un dossier de demande, donc sans attendre l’octroi du RIS, ce qui est illégal. Démentant, une nouvelle fois, comme il l’avait fait en décembre, avoir influencé une décision individuelle, M. Akhouz n’a pas contesté avoir rencontré des demandeurs. “Je suppose qu’en tant que parlementaires, vous êtes également sollicités et que vous aiguillez les personnes vers les services compétents”, a-t-il précisé. Il a concédé avoir été un peu court en disant, précédemment, avoir été accompagné systématiquement d’un assistant social lors des rencontres avec des demandeurs d’aide à son cabinet. “Je parlais des demandes d’aide urgentes. Dans certains cas, j’ai pu recevoir des personnes sans cette présence. C”était par exemple un cas pour une personne qui ne parvenait pas à percevoir ses allocations malgré l’octroi du RIS. Dans ce cas, la présence d’un assistant social n’apportait pas de plus-value car le problème se situait au service de paiement.”
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Mustafa Akouz a par ailleurs renoncé à présider lui-même le Comité Spécial du Service Social, pour y insuffler une parité dans la composition – ndlr: des membres de l’opposition y siègent-. Les décisions qui y sont prises sont collégiales, a-t-il ajouté. C’est ainsi qu’à l’époque le CSSS était présidé par un mandataire DéFI. C’est de cet organe que sont prises les décisions d’aide, mais aussi de récupération d’aides urgentes et d’avances. Certains membres du personnel se seraient plaints d’avoir dû signer des documents faisant état d’insuffisance professionnelle après avoir évoqué des dysfonctionnements. “Je ne me suis pas immiscé dans les relations entre le travailleur et la direction. Je n’ai pas connaissance de telles pratiques qui ne seraient pas tolérables”, a-t-il commenté. M. Akouz s’est encore dit “très surpris de voir des numéros de dossiers cités” dans le contexte des travaux de la commission ou du groupe de travail. “Quand on compare les faits, les informations que vous communiquez ne correspondent pas à celles de l’administration. Il y a un souci”, a-t-il dit, ajoutant qu’il ne manquerait pas de transmettre ces éléments à la Justice également.
Belga