Coronavirus : quel profil ont les malades bruxellois ?

Sciensano, l’Institut belge de Santé publique, a partagé ce week-end une version réactualisée de ses chiffres concernant la pandémie de coronavirus en Belgique. Grâce aux data proposées par l’Institut, on peut discerner les tendances à Bruxelles. Décryptage avec un infectiologue.

Si les données n’ont pas été réactualisées du week-end, 980 cas étaient recensés, au total, à Bruxelles. Cela représente 10,9% des cas en Belgique. La Flandre est largement la plus touchée (61,2%), suivie de la Wallonie (27,9%). “Cette balance est assez normale, puisqu’elle correspond au poids de la population, à la répartition démographique entre les régions“, explique Yves Van Laethem, infectiologue au CHU Saint-Pierre, “De même, la densité de population est plus importante en Flandre qu’en Wallonie. On le voit par exemple en constatant que la province de Luxembourg est assez peu touchée : cela s’explique car la densité de population y est faible, et qu’il y a peu de grandes villes“.

Comparé aux provinces du pays, Bruxelles est classé septième, avant Liège, le Brabant Wallon, le Luxembourg et Namur (la province la moins touchée). La capitale est à un niveau équivalent à celui de la Flandre Occidentale. Anvers, elle, est la plus touchée.

Genre et âge

À Bruxelles, les femmes sont légèrement plus touchées par le virus que les hommes, à 51,6% contre 48%. Cependant, on constate que, dans les classes d’âge plus jeunes, les femmes sont représentées en nombre plus important. “Classiquement, les maladies infectieuses touchent plus les hommes que les femmes. Dès que l’on arrive à la cinquantaine, les chiffres s’équilibrent entre les sexes. Mais cette tendance, chez les jeunes femmes, ce n’est pas classique“, s’étonne l’infectiologue.

Concernant les tranches d’âge à Bruxelles, on constate que les enfants sont nettement moins touchés (moins d’une cinquantaine de cas en date de vendredi). Quatre tranches d’âge sont nettement plus représentées que les autres : les 30-34 ans, les 40-44 ans, les 50-54 ans et les 75-79 ans. “Pour la première catégorie, c’est à l’image de ce qui s’est passé : l’insouciance, les lockdown parties, etc“, explique Yves Van Laethem, “et pour les plus âgés, c’est probablement car ils font des formes plus sévères, demandant une hospitalisation : donc il y a plus de cas testés, puisque nous ne testons actuellement que les cas avec des symptômes graves“.

ArBr

Source des données : QUOILIN, Sophie, LEROY Mathias, DUPONT Yves. Epistat, Covid19, Sciensano, Brussels, Belgium, https://epistat.wiv-isp.be/covid/.

Partager l'article

29 mars 2020 - 20h11
Modifié le 29 mars 2020 - 20h11