Congrès DéFI : DéFI adopte une charte pour son avenir, autour d’un axe libéral, progressiste et humain
Les militants de DéFI, réunis dimanche à Woluwe-Saint-Pierre, ont adopté à l’unanimité la charte qui constitue la colonne vertébrale des valeurs du parti amarante, autour d’un axe “libéral, juste, progressiste et profondément humain, à l’opposé du repli sur soi”. Il y a eu quatre abstentions.
Dans un contexte de “recul de la démocratie” auquel la Belgique n’échappe pas, “sous le coup des extrémismes de tous bords”, la formation amarante entend réaffirmer avec force sa foi dans la démocratie et ses valeurs, au premier rang desquelles la liberté d’expression et la liberté d’entreprendre, mais dans un cadre, une économie régulée et épanouissante pour chacun. DéFI défend la liberté de croire et de choisir, mais aussi le respect d’un socle commun de valeurs dans l’enseignement, les services publics et les institutions. Trois maîtres-mots jalonnent sa vision de la démocratie: l’égalité devant la loi de chaque citoyen, qui n’a de sens sans une justice réellement impartiale accessible et efficace; la solidarité qui protège contre les accidents de la vie et les injustices sociales, et permet de construire une société plus humaine, plus digne; et l’émancipation par l’éducation, la formation et la culture. “Dans cette marée bleue qui est aujourd’hui une marée noire et jaune, nous naviguons à contre-courant. DéFI s’affirme au centre, pour tendre vers un idéal, tout en pensant aux générations futures, pour défendre la classe moyenne, ce à quoi échouent tant la gauche que la droite. DéFI est le parti de la Justice judiciaire, sociale, climatique et fiscale, ainsi que de la modernité. Nous ne voulons pas d’un État de cowboys qui s’asseyent sur les lois et les décisions de justice, mais d’un État qui protège, émancipe et garantit que personne n’est au-dessus des lois”, a déclaré la présidente, Sophie Rohonyi, au terme du congrès.
■ Reportage de Charlotte Verbruggen, Thibaut Rommens et Stéphanie Mira
C’est pour cela qu’il faut investir dans la Justice, la sécurité, l’environnement, l’enseignement et la démocratie, a résumé la présidente, à l’issue du vote et des panels assortis de témoignages consacrés à l’ensemble de ces thématiques.
La charte du mouvement né FDF précise d’emblée que celui-ci place l’humain au cœur de la politique et refuse que les querelles communautaires, les logiques partisanes et les jeux de pouvoir fragmentent la société. “Le contexte social et politique nous pousse aujourd’hui à nous réinventer. Pas question de renier nos valeurs ou de surfer sur ce tsunami populiste qui empoisonne le débat public. Notre boussole reste la même: défendre une démocratie qui n’a jamais été aussi méprisée, et attaquée. C’est pourquoi DéFI poursuit, sans trembler, son combat contre le nationalisme flamand, une mécanique qui divise, étouffe la solidarité, fragilise nos institutions et nos contre-pouvoirs, et affaiblit nos Régions, nous entraînant vers un confédéralisme, un séparatisme qui ne dit pas son nom”, lit-on dans l’introduction du document de quinze pages.
Le document précise que DéFI défend l’idée d’une démocratie “solide et renouvelée qui repose sur trois piliers essentiels : la bonne gestion des institutions, l’exemplarité en politique et la participation citoyenne”. “Gouverner, c’est servir et non se servir, porter un projet de société sur le long terme, et non une stratégie électorale à court terme, en dépit des conséquences sur les générations futures”. “Face aux dérives d’un néolibéralisme débridé centré sur le profit”, DéFI y affirme la nécessité d’une croissance qualitative, “qui crée du bien-être sans creuser les inégalités, qui s’étend sans épuiser la planète”, qui ne perçoit pas la lutte contre le réchauffement climatique “comme une menace mais comme une opportunité de redéployer l’économie”.
La formation amarante maintient son attachement profond à l’Europe, à laquelle “il est temps de redonner sa place de garant de la démocratie et de précurseur, où l’innovation, la solidarité et la justice se rencontrent”.
Au cours de la matinée, les militants ont pu entendre tour à tour des experts, interrogés par les jeunes du parti, apporter un éclairage sur les thèmes de la criminalité et la justice (Michel Claise, ancien juge d’instruction et Ceferino Alvarez-Rodriguez, expert en criminalité de l’environnement); de l’économie et du pouvoir d’achat (l’économiste Bruno Colmant); l’Enseignement et l’emploi (le ministre bruxellois de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Bernard Clerfayt); la démocratie et l’Europe (Sophie in ‘t Veld, ancienne députée européenne néerlandaise).
Avec le recul de l’Arizona, François De Smet, se dit fier de ne pas avoir lié DéFI aux Engagés
L’ex-président de la formation amarante François De Smet n’a pas caché dimanche son absence totale de regret d’avoir refusé de lier le destin de sa formation à celle des Engagés, composante d’un gouvernement Arizona qui ‘tire d’abord et discute ensuite”.
Celui qui est actuellement député l’a fait, en ouvrant le congrès “Osons l’avenir”, de DéFI ‘dont les militants se sont réunis dimanche matin à Woluwe-Saint-Pierre, pour adopter une charte de valeurs remise au goût du jour. “Si nous avions dit oui aux Engagés, nous serions aujourd’hui dans cet horrible gouvernement…, en train d’exclure du système 180.000 demandeurs d’emploi sans mettre l’accent ni sur la formation ni sur la création d’emplois; nous aurions accepté de régionaliser la pauvreté, et de renvoyer l’addition aux Wallons et aux Bruxellois; nous aurions, comme Les Engagés, fermé les yeux sur les malades sanctionnés au lieu d’être aidés ou sur les familles de demandeurs d’asile qui dorment en rue. Nous aurions, comme eux, livré le pays à un parti nationaliste flamand qui rêve de le démanteler, morceau par morceau et qui commence à le faire en détruisant la solidarité élémentaire, telle que l’aide alimentaire ou le plan grand froid”, a-t-il épinglé.
Pour l’ex-président de DéFI, personne, au sein du gouvernement Arizona qui “n’est pas humaniste”, ne pourra échapper au bilan de celui-ci. “Chaque jour ce gouvernement prend des mesures nous éloignant du libéralisme originel qui protège les droits, les minorités. Or, jamais on n’a vu autant d’attaques sur les contre-pouvoirs…” a-t-il encore fustigé, prédisant que l’équipe aux commandes au fédéral fera “des dégâts sociaux inouïs, sans résoudre les problèmes économiques, sociaux et climatiques”.
Le ton a ainsi été donné dès l’entame du congrès: DéFI entend devenir le parti du centre, libéral progressiste, de solidarité et émancipateur, qui entend rester “intraitable sur ses valeurs”, a-t-il insisté.
La nouvelle charte sera suivie de nouveaux statuts en janvier prochain
La nouvelle charte de DéFI adoptée dimanche sera suivie de l’adoption de nouveaux statuts en janvier prochain, a annoncé le président du centre d’études du parti, Franz André.
L’opération de modification des statuts a été entamée l’an dernier. Elle aboutira en janvier 2026. Six ateliers thématiques seront constitué sur base de la charte adoptée dimanche, qui servira de rampe de lancement pour un nouveau programme de parti à l’horizon 2029. Les trois premiers, consacrés à la “démocratie et l’État de droit”, au “libéralisme durable et responsable” et au “vivre ensemble” entameront dès 2026 leurs travaux jalonnés de plusieurs étapes.
Les trois autres (“l’Europe comme horizon”, “Protéger notre planète” et “le progressisme”) seront sur pied à partir de 2027. Les militants de DéFI ont adopté dimanche, à l’unanimité, la charte qui constitue la colonne vertébrale des valeurs du parti amarante, autour d’un axe “libéral, juste, progressiste et profondément humain, à l’opposé du repli sur soi”. Il y a eu quatre abstentions.
Dans un contexte de “recul de la démocratie” auquel la Belgique n’échappe pas, “sous le coup des extrémismes de tous bords”, la formation amarante entend réaffirmer avec force sa foi dans la démocratie et ses valeurs, au premier rang desquelles la liberté d’expression et la liberté d’entreprendre, mais dans un cadre, une économie régulée et épanouissante pour chacun.
Belga





