Confrontées à un taux élevé d’incapacité de travail, les aides-ménagères veulent de meilleures conditions de travail
Une centaine d’aides-ménagères ont manifesté ce matin à l’appel du front commun CSC-FGTB devant le cabinet du ministre bruxellois du Travail, Bernard Clerfayt (DéFI).
Un groupe de travail destiné à améliorer leurs conditions de travail a été promis par le ministre à la CSC et la FGTB Titres-Services. Il regroupera tous les niveaux de pouvoir concernés. La nouvelle a été accueillie avec satisfaction par les manifestantes.
“Notre revendication principale, qui est la tenue d’une visite médicale annuelle, a été prise en compte“, a affirmé le secrétaire fédéral FGTB Titres-services, Sébastien Dupanloup. De la sorte, les représentants des travailleurs veulent que les maladies professionnelles soient plus facilement reconnues.
“Le secteur des titres-services enregistre 8,8 fois plus de cas d’incapacité de travail et d’invalidité que celui de la construction et 13 fois plus que celui du nettoyage. Dans notre secteur, on compte 30% des effectifs qui sont indisponibles pour raisons de santé“, a contextualisé Sébastien Dupanloup. “Qu’un travail rende malade, c’est déjà problématique. Mais lorsqu’il est subsidié à 60% par l’argent public, c’est encore pire“, a-t-il ajouté.
La cheffe de cabinet adjointe de Bernard Clerfayt, Caroline Daux, a tenu à descendre dans la rue pour communiquer aux manifestants le résultat des discussions. “Une grande réforme est déjà en cours de finalisation à Bruxelles-Capitale. D’ailleurs, c’est la Région bruxelloise qui présidera le groupe de travail qui sera mis en place“, a-t-elle expliqué à l’agence Belga. “Nous espérons programmer la troisième lecture de la réforme au Parlement bruxellois avant cet été. Et nous aspirons à ce que le texte de loi soit effectif en 2024“.
C’est aussi le délai que se fixe la FGTB Titres-Services. “Nous suivrons tout cela de très près“, a affirmé Sébastien Dupanloup pour qui les trois revendications majeures sont un suivi sanitaire préalable et périodique par un médecin du travail, une visite préalable du lieu de travail du client par l’entreprise et une analyse des risques par lieu de travail et par employé.
Un rapport de l’inspection fédérale a établi qu’en 2022, 90% des 175 entreprises de titres-services contrôlées ne respectaient pas les règles sanitaires en vigueur.
Avec Belga
■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Daniel Magnette et Hugo Moriamé