Bastion de la gauche depuis 2001, la Ville de Bruxelles voit apparaître de nouvelles alliances. Lors des élections régionales de juin, c’est le PTB qui était la grande surprise. Le parti avait gagné 9 points par rapport à 2019. Depuis lors, le PS drague ouvertement le parti présidé par Raoul Hedebouw. Un repositionnement qui effraye DéFi. La Libre et la DH ont annoncé ce matin qu’un nouveau front venait de s’ouvrir : MR/Open Vld, Les Engagés/CD&V et DéFI.
■ Reportage Thomas Dufrane, Béatrice Broutout
Les deux premiers partis espèrent que les résultats d’octobre reflèteront ceux de juin. Pour rappel, le MR avait gagné 9 points.A travers cette nouvelle alliance, Fabian Maingain souhaite s’éloigner au maximum du parti d’extrême gauche. “Sur vos antennes, j’ai entendu dire Benoit Hellings vouloir garder une ligne la plus progressiste possible mais en ouvrant la voie au PTB”, a-t-il commencé par téléphone ce vendredi matin. “Je ne veux pas gouverner avec le PTB et je ne souhaite pas courir après eux. Aujourd’hui, il faut leur faire barrage. Il s’agit d’un signal qui démontre que d’autres alliances sont possibles dans la ville de Bruxelles.”
Pour l’homme politique DéFi, ce que propose le PTB ne tient pas la route. “Le projet de ville du PTB est celui avec beaucoup de chimère”, estime Fabian Maingain. “En réalité, ils n’ont aucune solution communale. En matière de logement, ils renvoient à la Région ou au Fédéral pour le financement. Au sein du PTB, il y a un projet à l’assistanat et à la gratuité qui ne partage pas à ma vision.”
Associé au PS par le passé, Fabian Maingain assure qu’il ne s’agit pas une attaque personnelle envers Philippe Close, le bourgmestre de la ville. “L’idée est de voir ou DéFi peut porter au mieux son projet politique. Je ne joue jamais l’homme en politique. Dans cette majorité, nous avons bien travaillé ensemble. Nous souhaitons déployer notre message politique dans une coalition qui le permettra.”
Par contre, il va falloir composer avec le MR. Une formation politique avec qui DéFi a eu des différends. “Je ne suis pas pour un gouvernement conservateur rétrograde”, a-t-il assuré. “Je n’accepterai pas les outrances de Geogres-Louis Bouchez si nous sommes amenés à travailler ensemble. Notre projet se veut libéral/social, écologiste, progressiste et inclusif. Et nous nous en tiendrons.”