Comment accueillir des élèves ukrainiens qui fuient la guerre?

Comment organiser l’accueil des enfants ukrainiens dans nos écoles ? Notre équipe s’est rendue à l’école primaire Van Helmont à Jette qui propose un accompagnement spécialisé pour les enfants réfugiés et à l’athénée du Sippelberg à Molenbeek qui vient d’accueillir des élèves ukrainiens dans une classe de primo arrivants avec un programme adapté.

En raison de la crise en Ukraine, de nombreux ukrainiens ont commencé à arriver sur le territoire belge et cherchent des écoles pour scolariser leurs enfants. Ce mouvement devrait se poursuivre et s’intensifier dans les prochaines semaines” : voilà la situation évoquée dans les premières lignes d’une circulaire diffusée par la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir (PS), jeudi.

Cette circulaire, envoyée à tous les établissements d’enseignement, disserte largement sur le dispositif DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-arrivants et Assimilés), mis en place en 2012 côté francophone. Ce dispositif permet ainsi aux enfants étrangers (et notamment réfugiés), de poursuivre leur scolarité dans des écoles belges, en apprenant le français et en s’intégrant progressivement au système scolaire belge. Ils suivent alors certains cours spécifiques à leur niveau de français, tout en ayant les apprentissages propres à leur âge.

► Reportage | Les Bruxellois se préparent à accueillir des réfugiés ukrainiens (06/03/2022)

Un dispositif amené à augmenter

Face à l’afflux d’enfants fuyant le conflit en Ukraine, les écoles francophones font désormais face à deux cas de figure, dès qu’elles feront face à “une augmentation exceptionnelle du nombre de primo-arrivants ou assimilés aux primo-arrivants en cours d’année scolaire” : pour l’instant, cette augmentation est fixée à huit élèves par école.

> Soit l’école bénéficie déjà du DASPA, comme 104 établissements fondamentaux et 67 secondaires au sein de la Fédération. Dans ce cas, ces écoles pourront désormais demander une augmentation de leur encadrement DASPA.

> Soit l’école ne bénéficie pas encore du DASPA, mais pourront désormais le demander dès le dépassement du seuil d’augmentation exceptionnelle.

Un dernier cas de figure, abordé dans la circulaire, est celui des élèves ukrainiens inscrits dans des écoles hors-dispositif DASPA : ” ils seront considérés dans un premier temps comme élèves libres. Des solutions sont actuellement à l’étude pour permettre leur inscription régulière“, indique Caroline Désir.

► Lire aussi | La circulaire complète est à lire sur le site du ministère de l’enseignement

Des dispositifs de soutien

Outre l’accueil et les inscriptions, la circulaire émise par le cabinet Désir évoque aussi le soutien psychologique qui pourra être apporté aux élèves ukrainiens dans les écoles francophones. La ministre demande ainsi aux CPMS d’apporter leur aide, alors-même qu’ils bénéficieront prochainement d’une formation à ce sujet.

La prise en charge de cette détresse psychologique ne peut évidemment pas reposer exclusivement sur l’école et nécessitera la mobilisation de plusieurs types d’intervenants hors école“, précise néanmoins Caroline Désir.

Vers des évolutions ?

Reste que ces dispositions pourraient être amenées à évoluer. Des réunions ont lieu régulièrement entre les différents acteurs de l’enseignement, pour faire remonter l’expérience de terrain et envisager, au besoin, des modifications.

La circulaire stipule aussi qu'”une réflexion est cours pour apporter des modifications temporaires à cesdispositifs afin de permettre une plus grande fluidité de certaines procédures et l’octroi des périodes dans des délais correspondant à la réalité des besoins“.

■ Reportage de Thomas Dufrane, Béatrice Broutout et Séverine Rondeau