Le Comité Alhambra favorable à une “Villa Tinto” à Bruxelles après le meurtre d’une prostituée à Schaerbeek

À quelques heures de la marche jeudi en mémoire de la prostituée mortellement poignardée le 5 juin dernier rue de Linné à Schaerbeek, le Comité du quartier Alhambra à Bruxelles, touché par la prostitution de rue, indique dans une lettre ouverte prôner une approche pragmatique de la question.

Il plaide notamment en faveur la création de ‘Zones – P’ (des zones de tolérance pour la prostitution) et d’un complexe immobilier destiné à abriter entre autres des vitrines de prostituées, à l’instar de la “Villa Tinto” à Anvers. Cette infrastructure propose une alternative à la prostitution de rue. Le Comité Alhambra précise ne pas être contre la prostitution mais bien contre les nuisances qui y sont liées dans un quartier résidentiel. “Le débat qui se joue dans le quartier Alhambra porte sur les nuisances de la prostitution de rue et non sur la place de la prostitution dans notre société. Si nous pouvons admettre que quelques prostituées indépendantes tapinent occasionnellement dans le quartier, il est difficile de ne pas voir la mafia roumano-bulgaro-albano-hongroise qui s’est installée dans nos rues à partir de 2005. Les actions répétées en annulation introduites par (l’association) Espace P ont permis le déploiement de réseaux de prostitution, et le rachat progressif des cafés du quartier par les mêmes réseaux”, dénonce le Comité Alhambra, précisant être favorable au contrôle des clients par la police.

Le Comité dénonce le fait qu’Espace P, une asbl accompagnant les travailleurs du sexe, et le collectif UTSOPI, qui défend leurs droits, “souhaitent coûte que coûte que le quartier de l’Alhambra demeure un bordel à ciel ouvert et proposent que toute prostituée puisse racoler des clients à toute heure du jour et de la nuit et où que ce soit dans la rue.” Le Comité Alhambra déplore également que ces associations se montrent peu enthousiastes à l’idée d’une “Villa Tinto” Bruxelles, “pour l’unique raison que les prostituées sans-papiers ne pourraient y travailler.” Il leur reproche également de prôner des zones de tolérance pour la prostitution au sein de quartiers résidentiels.

Belga

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14 juin 2018 - 09h45
Modifié le 14 juin 2018 - 11h09