Cinq femmes métisses assignent la Belgique pour crimes contre l’humanité

Cinq femmes, nées de père blanc et de mère noire sous l’administration coloniale au Congo, ont assigné l’Etat belge en justice, révèlent mercredi Le Soir, Le Vif L’Express et de la RTBF. Alors âgées de 2 à 4 ans, les plaignantes ont été enlevées, placées de force dans une mission catholique et abandonnées quand les sœurs ont évacué au moment de l’indépendance du pays.

Dans leur plainte déposée mercredi devant le tribunal de première instance de Bruxelles, Léa Tavares Mujinga, Monique Bitu Bingi, Noëlle Verbeeken, Simone Ngalula et Marie-José Loshi reprochent à la Belgique d’avoir systématiquement enlevé des enfants métis entre 1911 et 1960, d’en avoir abandonné une soixantaine à leur sort dans la mission catholique belge de Katende, au Kasaï, quand les religieuses ont évacué vers la Belgique juste après l’indépendance du Congo, précise Le Vif.

Les cinq femmes dénoncent également les violences sexuelles subies en raison de cet abandon. Les plaignantes, représentées par les avocats Michèle Hirsch, Sophie Colmant, Jehosheba Bennett et Christophe Marchand, réclament chacune 50.000 euros. Elles demandent également qu’un expert chargé d’évaluer leur préjudice moral soit désigné.

En 2018, la Chambre avait reconnu la pratique des enlèvements forcés et la ségrégation dont les métis ont été victimes dans les colonies belges. Un an plus tard, en avril 2019, le Premier ministre Charles Michel présentait les excuses de la Belgique aux métis victimes de discriminations pendant la période coloniale et celle qui a suivi. Des excuses qui ne “suffiront plus”, écrit Le Soir.

L’audience d’introduction a été fixée le 10 septembre, précise le quotidien.

Belga – Photo: Eric Lalmand

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25 juin 2020 - 07h17
Modifié le 25 juin 2020 - 14h48