Champ des Cailles : la conciliation entre la Région et la commune à l’arrêt

La conciliation sur  l’avenir du terrain régional du champ des Cailles initiée le 15 février dernier par la commune de Watermael-Boitsfort semble au point mort. Elle annonce ce mardi qu’elle souhaite poursuivre les discussions avec la Région, mais pas à n’importe quel prix. Une déclaration qui sonne comme une fin de conciliation.

À l’heure actuelle, la dernière proposition mise sur la table par la commune implique la construction de 80 nouveaux logements sociaux dans le périmètre du PPAS concerné. Celle-ci veut répartir les logements de la manière qui suit : 30 sur le terrain Tritomas le long de la rue des Scabieuses, 25 sur le terrain Petit Cailles et 25 sur le champ des Cailles en dehors de la zone occupée par l’agriculture urbaine. La commune a également proposé à la SLRB de convertir 13 logements moyens existants en logements sociaux, portant le total à 93 logements sociaux.

Ce scénario équilibré permet de développer des logements socialement accessibles dans le quartier tout en garantissant que les toutes les constructions projetées se situent en dehors du périmètre travaillé pour l’agriculture au champ des Cailles. Malheureusement, dans l’état actuel des contacts, la SLRB n’accepte pas cette proposition de compromis et demande toujours un nombre de constructions sur le champ des Cailles tel qu’elles empiètent largement sur le terrain de l’agriculture urbaine“, regrette le bourgmestre Olivier Deleuze (Ecolo) qui compte maintenir cette proposition sur la table.

Négocier le “où”, pas le “combien”

Du côté de la SLRB, la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, on regrette cette proposition tranchée de la commune qui met fin de facto au processus de conciliation. Celle-ci a envoyé plusieurs contre-propositions à la commune, qui sont pour le moment restées sans suite.

Dans les critères de la mise en place de ces discussions, il était conclu que l’on négociait sur le “où”, mais pas sur le “combien”“, affirme le vice-président de l’organisme Raphaël Jehotte. “La proposition avancée par la commune fait passer le nombre de logements sociaux de 120 à 80 sur les terrains concernés. Avec la crise du logement actuelle, et 50.000 ménages bruxellois en attente d’un logement social, on ne peut pas se le permettre“. Il ajoute que la SLRB s’est engagée à ne construire que sur 10% de la zone de pâturage du champ des Cailles. “Même la Ferme du Chant des Cailles avait marqué son accord sur le projet de développement“, rappelle-t-il.

► Reportage | Chant des Cailles : la ferme ne s’opposera finalement pas à de nouvelles constructions

Un constat évidemment partagé par la Secrétaire d’Etat au Logement Nawal Ben Hamou (PS) qui a réagi à la déclaration de la commune par voie de communiqué. “Monsieur Deleuze affirme erronément que la construction de logements sociaux sur 10% du terrain pourrait mettre en péril les activités agricoles de la Ferme du Chant des Cailles. C’est faux ! Au contraire, L’activité agricole de la Ferme qui occupe aujourd’hui 53% du terrain est préservée dans son intégrité et pourra même étendre son occupation jusqu’à 75% du terrain. Nous sommes donc bien loin d’une bétonisation du champ des Cailles. Je ne peux accepter le hold up d’un site qui appartient aux locataires sociaux pour y faire paître quelques moutons”, déclare-t-elle.

Suite à l’échec de cette conciliation, la SLRB va poursuivre son projet. Une réunion d’information des riverains sera organisée dans le courant du mois d’avril.

► Revoir notre débat | Le face à face – Faut-il des logements au chant des Cailles ?

V.d.T. – Photo : BX1

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29 mars 2022 - 13h14
Modifié le 29 mars 2022 - 13h14