Budget Fédération Wallonie-Bruxelles : “On fait passer ces choix pour de la bonne gestion mais ce sont des décisions idéologiques”
Alors qu’un projet d’attentat contre le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA) a récemment été déjoué, la députée bruxelloise Ecolo, Margaux De Ré tire la sonnette d’alarme. “On ne peut pas tolérer qu’on menace nos institutions. Il est urgent de protéger nos représentants”. Elle était l’invitée de Bonjour Bruxelles.
La députée bruxelloise salue les mesures de sécurité déjà mises en place pour certains membres du gouvernement, tout en appelant à une vigilance accrue. “Le Procureur du Roi est aussi sous protection. Cela doit nous alerter”. Pour elle, la visibilité publique canalise “une forme de haine dans la société”. “Nos élus incarnent la démocratie, ils doivent être protégés”.
Margaux De Ré confie avoir elle-même déjà porté plainte après avoir été la cible de violences en ligne. “J’ai eu mon lot sur les réseaux. Si on empêche les élus de s’exprimer, ils finissent par se taire. Or, la liberté d’expression est un droit fondamental”.
Un budget “brutal”
Alors que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a récemment annoncé des mesures budgétaires, celles-ci ne font pas l’unanimité. Hausse du minerval, augmentation de la charge horaire des enseignants du secondaire supérieur, prix des stages Adeps relevés de 10%… au total ce sont 255 millions d’euros d’économies qui seront réalisées en 2026. Si des économies étaient nécessaires, reconnait Margaux De Ré, elle critique les récentes décisions budgétaires. “On fait passer ces choix pour de la bonne gestion mais ce sont des décisions idéologiques, antisociales”. Dans son viseur : la coupe de 74 millions d’euros dans les crèches d’un côté, et le financement de la fin du tronc commun de l’autre.
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La suppression de dispositifs comme les fournitures scolaires gratuites ou la réorganisation des repas gratuits est, selon elle, une “régression”. “C’est comme si on disait qu’on allait renvoyer les enfants à l’usine. On a va créer un système inégalitaire dans les écoles”, regrette-t-elle.
Concernant les crèches, la députée bruxelloise s’inquiète d’un recul en matière de qualité d’accueil. “Il n’y a pas de nouvelles places prévues, alors qu’on en avait créé 5 200 sous la dernière législature.” Même critique du côté du sport, après l’annonce du hausse des tarifs de l’Adeps. “Des familles n’y auront plus accès. Certains enfants ne pourront plus aller en stage et ce sont les parents qui devront s’adapter”.
Face à l’ensemble de ces mesures, elle se dit sans réserve : “On avait dit qu’on ne toucherait pas à l’emploi, et pourtant.. Il n’y a rien à sauver dans ce budget”.
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Margaux De Ré annonce sa présente à la manifestation prévue ce mardi. Et quant aux mobilisation d’élèves pour Gaza, elle les soutient. “J’ai été émue. La conscience citoyenne se construit dès cet âge-là.”
■ Interview de Margaux De Ré (Ecolo), députée bruxelloise au micro de Fabrice Grosfilley





