Brexit : Londres et Bruxelles ont un accord

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Les négociateurs de Londres et Bruxelles ont dégagé un accord jeudi sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, que le premier a quittée fin janvier dernier. A quelques jours de la fin de la période de transition (31 décembre), les deux camps ont passé la nuit de mercredi à jeudi à négocier pour dégager in extremis un accord, dont les dernières pierres d’achoppement concernaient la pêche.

Peu avant 16h00, un porte-parole de Downing Street a confirmé qu’un accord est finalisé. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre britannique Boris Johnson a tweeté un “The deal is done” accompagné d’une photo de lui-même les deux pouces levés.

C’est “une nouvelle fantastique pour les familles et entreprises de tout le Royaume-Uni. Nous avons signé le premier accord de libre-échange basé sur un principe de ‘zéro tarifs et zéro quotas’ jamais obtenu avec l’UE. C’est le plus gros accord commercial bilatéral signé par chacune des deux parties, couvrant un commerce valant 668 milliards de livres en 2019“, selon une déclaration du gouvernement britannique relayée par la BBC.

Lors d’une conférence de presse de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du négociateur en chef pour l’UE Michel Barnier, la cheffe de l’exécutif européen a fait part de sa “satisfaction tranquille” et de son “soulagement”. “Nous avons un bon deal“, a-t-elle assuré. Il est “juste” et “équilibré”. “C’était la bonne chose à faire, la chose responsable, pour les deux parties.

Selon l’Allemande, l’accord garantira une concurrence équitable entre entreprises de part et d’autre de la Manche. “Nous aurons des outils efficaces pour réagir en cas de distorsion de concurrence qui aurait des impacts sur nos échanges“, indique-t-elle. Par ailleurs, “nous continuerons à coopérer avec le Royaume-Uni dans tous les domaines d’intérêt mutuel“, comme la sécurité ou le transport.

La question d’une concurrence équitable, pour laquelle l’UE voulait des garanties, a fait partie des blocages persistants tout au long des (environ) 11 mois de négociations. Boris Johnson se voulait côté britannique le garant d’une “souveraineté retrouvée”, d’un retour à la liberté. L’Europe refusait quant à elle de laisser une concurrence dérégulée se créer à sa porte, au détriment de ses entreprises et travailleurs. Elle exigeait, en échange d’un accès complet et gratuit à son énorme marché (450 millions de consommateurs), que Londres s’engage à respecter des normes minimales quant au droit du travail, à l’environnement, les aides d’Etat, etc.

Ursula von der Leyen et Michel Barnier ont assuré jeudi que l’Union a bien obtenu satisfaction sur ce point. L’accord de libre échange “ambitieux et équitable” qui fait partie du plus vaste accord post-Brexit a, en son cœur, de “nouvelles règles du jeu économique” qui assureront une concurrence équitable et qui d’ailleurs “seront la marque d’une nouvelle génération” de futurs accords de libre échange de l’UE, a indiqué Michel Barnier.

Sur la pêche, le dernier sujet qui semblait coincer, il y a une “base d’accès réciproque aux eaux et aux ressources”, avec de nouveaux quotas. Forcément, les pêcheurs européens n’auront plus le même accès qu’actuellement aux poissonneuses eaux britanniques. “Cet accord demandera des efforts“, admet Michel Barnier. “Mais l’UE sera présente aux cotés des pêcheurs européens, pour les accompagner“, promet-il.

En Belgique, le gouvernement belge va analyser l’accord en détail avec les entités fédérées

Le Premier ministre Alexander De Croo s’est félicité jeudi de l’accord qui définit les nouvelles relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni après le Brexit, tout en précisant que son gouvernement allait “maintenant l’analyser en détail avec les entités fédérées“.

 Le gouvernement belge va maintenant l’analyser en détail avec les entités fédérées, a indiqué le Premier ministre.

“Au bout du compte, une seule chose est vraiment cruciale à mes yeux: protéger au mieux les intérêts économiques belges. Nous devons protéger nos entreprises belges contre la concurrence déloyale britannique. Selon les premières informations, cet accord semble nous donner cette garantie cruciale. Un Brexit dur ne profiterait à personne. Cet accord permet d’absorber la majeure partie du choc“, a souligné M. De Croo (Open Vld). Selon lui, des garanties sont également offertes au secteur de la pêche, qui jusqu’au dernier moment a été au cœur des discussions, pour permettre à nos pêcheurs de s’adapter à la nouvelle réalité post-Brexit.

L’unité des 27 “est et restera essentielle”, rappelle Charles Michel

Pour nos citoyens et nos entreprises, un accord complet avec notre voisin, ami et allié est le meilleur résultat“, écrit dans un communiqué jeudi le président du Conseil européen Charles Michel, alors que Londres et Bruxelles viennent de conclure un accord sur le Brexit en cette veille de Noël.

Ces dernières années, l’UE a montré son unité et sa détermination dans les négociations avec le Royaume-Uni. Nous continuerons à maintenir cette unité“, ajoute-t-il. “Ces négociations ont été ardues mais sont terminées. Le Conseil et le Parlement européen vont maintenant analyser cet accord avant de donner leur feu vert“, précise Charles Michel.

“Nous serons vos amis, vos alliés et votre premier marché, assure Boris Johnson

Le Royaume-Uni restera l'”ami”, “l’allié” et “le premier marché” de l’Union européenne malgré le Brexit, a assuré jeudi le Premier ministre Boris Johnson après la conclusion avec Bruxelles d’un accord commercial “bon pour toute l’Europe”.

Je le dis directement à nos amis et partenaires de l’UE: je pense que cet accord signifie une nouvelle stabilité et une nouvelle certitude dans ce qui était une relation parfois acrimonieuse et difficile“, a déclaré M. Johnson lors d’une conférence de presse. “Nous serons votre ami, votre allié, votre soutien et ne l’oublions pas, votre premier marché parce que, même si nous avons quitté l’UE, ce pays reste culturellement, émotionnellement, historiquement, stratégiquement et géopolitiquement attaché à l’Europe“, a-t-il poursuivi.

Il est temps pour l’Ecosse de devenir une “nation européenne indépendante”, selon la première ministre Nicola Sturgeon

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon (indépendantiste) a estimé jeudi qu’il était temps pour la province britannique de devenir une “nation européenne indépendante“, après la conclusion d’un accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Le Brexit arrive contre la volonté du peuple d’Ecosse“, qui a voté à 62% contre la sortie de l’UE, a tweeté Nicola Sturgeon, soulignant qu'”aucun accord ne pourra jamais compenser ce que le Brexit nous enlève“. “Il est temps de tracer notre propre avenir en tant que nation européenne indépendante“, a-t-elle affirmé, alors que Londres refuse à l’Ecosse un nouveau référendum sur l’indépendance.

Les anciens premiers ministres britanniques Theresa May et David Cameron saluent un accord “vraiment bienvenu”

Les anciens Premiers ministres britanniques Theresa May et David Cameron, qui avaient joué un rôle dans le Brexit au Royaume-Uni, ont salué jeudi un accord commercial “vraiment bienvenu” entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

L’accord commercial est vraiment bienvenu“, constituant “une étape indispensable pour construire une nouvelle relation avec l’UE comme amis, voisins et partenaires“, a tweeté David Cameron, qui avait convoqué le référendum sur le Brexit en 2016.

Theresa May, qui lui avait succédé et avait démissionné faute d’avoir fait adopter par le Parlement l’accord de sortie qu’elle avait négocié avec les Européens, a de son côté souligné que l’accord apportait “de la confiance aux entreprises” et contribuait à “maintenir le flux des échanges“.

Les négociations sur Gibraltar continuent, souligne Pedro Sanchez

Les négociations pour préserver la libre circulation des biens et des personnes entre Gibraltar et l’Espagne “continuent”, a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez jeudi, après l’annonce d’un accord entre l’UE et le Royaume-Uni sur leur future relation commerciale.

L’Espagne et le Royaume-Uni continuent à dialoguer pour parvenir à un accord sur Gibraltar“, a indiqué M. Sanchez sur Twitter après avoir salué l’accord entre l’UE et Londres.

Madrid, Londres et Gibraltar négocient cet accord parallèlement aux discussions sur un accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni, qui ont abouti jeudi après dix mois de rudes négociations.

La petite enclave britannique à l’extrême sud de l’Espagne dépend à 100% des importations pour l’alimentation de ses 34.000 habitants. Et chaque jour, environ 15.000 travailleurs frontaliers viennent d’Espagne pour y travailler.

Sans accord, les échanges de biens entre Gibraltar et l’Espagne seraient soumis à des droits de douane à partir du 1er janvier, avec les conséquences économiques négatives que cela impliquerait.

Le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo avait expliqué fin novembre à l’AFP que l’enclave britannique envisageait d’intégrer l’espace Schengen, dont n’a jamais fait partie le Royaume-Uni, afin d’éviter toute atteinte à la libre circulation avec l’Espagne. “Nous cherchons un accord permettant une fluidité maximale” en matière de circulation des personnes, avait-il souligné. L’Espagne a cédé Gibraltar à la couronne britannique en 1713 dans le cadre du traité d’Utrecht, mais elle n’a depuis cessé d’en revendiquer la souveraineté. En 2013, l’Espagne avait intensifié ses contrôles, créant des problèmes à la frontière, jusqu’à ce que Bruxelles intervienne.

La livre britannique perd une partie de ses gains après l’annonce

La livre britannique voyait ses gains s’atténuer un peu jeudi face au dollar et à l’euro après l’annonce d’un accord commercial post-Brexit entre Londres et Bruxelles.

Peu après 16Hh, la livre gagnait 0,55% face à l’euro, à 89,86 pence pour un euro, et 0,54% face au dollar, à 1,2567 dollar pour une livre.

Londres et Bruxelles ont finalisé l’accord commercial post-Brexit qu’ils négociaient depuis dix mois. Il s’agit d’un “bon accord, équilibré” et “juste” pour chaque partie, a affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Alors que la période de transition post-Brexit touche à sa fin le 31 décembre, une sortie de l’Union européenne sans accord aurait été désastreuse pour l’économie du Royaume-Uni.

Mais le mouvement de la monnaie britannique restait limité après l’annonce officielle, les investisseurs ayant amplement anticipé et pariant depuis des semaines sur la conclusion d’un compromis avant la fin de la période de transition. Face au dollar, la livre évolue proche de son niveau le plus fort depuis avril 2018, atteint le 17 décembre à 1,3624 dollar pour une livre.

Belga

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24 décembre 2020 - 16h08
Modifié le 25 décembre 2020 - 10h54