Baromètre social : un Bruxellois sur trois gagne moins que le seuil de risque de pauvreté

L’Observatoire de la Santé et du Social Bruxelles a dévoilé ce lundi les résultats de son baromètre social pour l’année 2019, un rapport sur l’état de la pauvreté dans la capitale. Il se confirme que le taux de risque de pauvreté à Bruxelles reste élevé et n’évolue pas depuis dix ans, rapporte ce baromètre.

Selon le Baromètre social 2019, un Bruxellois sur trois dispose d’un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté, calculé à 1187 € pour une personne isolée et 2572 € pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants.

Le baromètre montre également que le nombre de personnes percevant un revenu d’intégration sociale (RIS) entre 2008 et 2018 a augmenté de 68%, pour atteindre le nombre de 38 681 bénéficiaires. En y ajoutant les personnes vivant avec l’équivalent du RIS (principalement les candidats-réfugiés et les personnes ayant un droit de séjour mais non-inscrites au Registre de la population), on passe à 43 4333 bénéficiaires de ce revenu, qui reste inférieur au seuil de risque de pauvreté. Soit 5,5% de la population bruxelloise âgée de 18 à 64 ans en 2018. L’augmentation est même plus préoccupante chez les jeunes de 18 à 24 ans avec 13,2% de jeunes Bruxellois qui bénéficient du RIS ou un équivalent contre 7,8% en 2008.

La population plus âgée est également concernée par cette situation de risque de pauvreté : en dix ans, le nombre de bénéficiaires de la GRAPA est passé de 9% de la population âgée de 65 ans et plus en 2009 à 12% en 2019.

Enfin, si le Baromètre social confirme une baisse du nombre de demandeurs d’emploi en Région bruxelloise, la part de demandeurs d’emploi non indemnisés par l’ONEM progresse de 25% en 2009 à 32% en 2019. Une augmentation qui s’explique par les dernières réformes concernant les restrictions des conditions d’accès aux allocations de chômage et aux allocations d’insertion.

“Au-delà de la situation bruxelloise, il faut placer les droits économiques et sociaux au centre des objectifs politiques. Chaque entité dispose de compétences pour lutter contre la pauvreté : le Fédéral (sécurité sociale, fiscalité…) mais aussi les Régions (logements, …), les Communautés (enseignement, allocations familiales, …) et les pouvoirs locaux (accompagnement social, …)”, conclut l’Observatoire de la Santé et du Social Bruxelles, qui demande “une vision globale” pour enrayer la pauvreté dans la capitale.

Gr.I. – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck