Balance Ton Bar : un videur du El Café condamné à 50 mois de prison ferme en appel

La peine du sorteur d’un bar du cimetière d’Ixelles condamné à 50 mois de prison a été confirmée en appel. Il a été déclaré coupable d’avoir violé une cliente.

Le sorteur du El Café, visé par une plainte d’une cliente pour des faits de viol commis en 2019, vient de voir son jugement rendu en juin 2022 confirmé par la cour d’appel. Il écope donc bien de 50 mois de prison ferme et doit verser 8 500 euros à sa victime.  Il n’a cependant pas été directement écroué et devrait prochainement recevoir une convocation pour se présenter à la prison.

Dans la nuit du 1er au 2 mars 2019, le sorteur a forcé une cliente de 20 ans à lui faire deux fellations dans les toilettes du bar ixellois. La victime est parvenue à sortir et fuir à pied jusqu’à la gare d’Etterbeek. C’est un sans-abri qui a contacté la police après l’avoir vue sur le quai, en pleurs. La jeune femme a été accompagnée par des policiers spécialisés dans la prise en charge de victimes de violence sexuelle. Elle a déposé plainte contre le videur, et un Set d’Agression Sexuelle (SAS) a été utilisé pour récolter de l’ADN de l’agresseur. Cela a permis d’identifier formellement le sorteur.

Balance Ton Bar

Le mouvement féministe Balance Ton Bar lancé fin 2021 s’est très vite élargi à toute la Région bruxelloise.

Les témoignages de jeunes femmes ont afflué sur les réseaux sociaux pour dénoncer les agressions sexuelles commises les établissements de la capitale. Des manifestations s’en sont suivie. Les patrons d’établissement ainsi que les autorités étaient pointés du doigt pour le manque de sécurité dans les bars et boites de nuit de la capitale.  Mais la question s’est élargie à l’accueil des victimes dans les commissariats et à la gestion de leurs plaintes.

Le projet des CPVS, lancé en 2017, est de nouveau médiatisé. Les victimes trouvent en ces lieux assistance, soins, et la possibilité de déposer plainte. La question de la formation de la police est relancée.

Les améliorations sont là : 6 victimes sur 10 déposent plainte dans un CPVS, contre 1/10 dans un commissariat.

Mais comme le montre l’affaire qui nous occupe aujourd’hui, les procédures judiciaires restent lentes. Les cours d’appels sont surchargées, par manque des magistrats. Ce qui a un impact direct sur les victimes et leur confiance en la justice.

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BX1 – Photo : BX1

◼︎ Explications de Anaïs Corbin dans Bonjour Bruxelles

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07 février 2024 - 19h22
Modifié le 08 février 2024 - 18h09