Antisémitisme : un rapport demande à la Belgique de mieux enseigner la Shoah

Robin Sclafani, directrice du CEJI, présente le rapport national des mesures gouvernementales pour lutter contre l’antisémitisme et encourager la vie juive.

La directrice du CEJI (Contribution juive à une Europe inclusive) a présenté le projet NOA – Networks Overcoming Antisemitism (réseaux pour confronter l’antisémitisme).  Ce projet évalue, par l’intermédiaire d’un partenariat réunissant les principales organisations juives, les politiques des États membres de l’UE dans tous les domaines et les aide à élaborer des plans d’action nationaux holistiques pour lutter contre l’antisémitisme et promouvoir la vie juive. La conclusion de ce rapport interpelle sur le fait que, dans l’ensemble, l’État belge a peu fait pour lutter contre l’antisémitisme en tant que type spécifique de racisme. Le rapport demande des interventions ciblées ainsi que des efforts publics plus importants. Le domaine où les politiques ont obtenu le score le plus bas, et de loin, est l’éducation.

Il n’y a pas de guidance officielle par rapport à l’antisémitisme. La Shoah est enseignée, mais pas de manière consistante. Il y a des élèves à qui on n’a jamais parlé de la Shoah. Du côté francophone, il y a de nouvelles lois pour couvrir le nazisme qui vont être mises en place dans les années à venir“, confie Robin Sclafani qui admet que les enseignants ont du mal à se confronter à des élèves qui contestent les faits. “Les enseignants doivent être mieux formés.  Il faut savoir comment enseigner l’antisémitisme par l’éducation à la Shoah contemporaine.”

Pour palier cette conclusion, des recommandations ont été proposées. Parmi elles, figure premièrement le fait de nommer un(e) coordonnateur(trice) national(e) pour la lutte contre l’antisémitisme et la promotion de la vie juive et apporter le soutien nécessaire à la mise en œuvre de la politique. Par ailleurs, il est recommandé de mettre en place un groupe de travail interministériel durable afin de faciliter la communication et la coopération au sein du gouvernement ainsi qu’une table ronde, nationale, durable et participative, réunissant les parties prenantes dans le but de faciliter la communication et la coopération avec les organisations de la société civile pour mettre en œuvre des plans d’action nationaux de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Un consortium de recherche interdisciplinaire est aussi recommandé pour produire des connaissances permettant d’éclairer la définition des politiques afin de contribuer à prévenir et à combattre l’antisémitisme et à promouvoir la vie juive.  Et enfin, il est demandé de fournir des ressources financières et humaines pour assurer la mise en œuvre durable de ces mesures générales.

Lire le rapport NOA ici

Retrouvez en intégralité l’interview de Robin Sclafani

Anaïs Corbin / une interview réalisée par Fabrice Grosfilley

 

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16 juin 2022 - 17h05
Modifié le 16 juin 2022 - 19h17