Amnesty International: des témoignages de victimes et de policiers font état d’un profilage ethnique au sein de la police

Les policiers belges font du profilage ethnique ! C’est du moins le constat d’Amnesty International dans sa dernière enquête. Le profilage ethnique est une méthode qui consiste à effectuer des contrôles d’identité à répétition sur les mêmes personnes sans aucun motif raisonnable ou justifiable ne soit avancé. Une méthode interdite par la loi belge.

Je fais du profilage ethnique, c’est vrai, mais je ne vois pas comment je pourrais faire mon travail autrement. Sans discriminer, nous ne pourrions jamais arrêter personne.

“Si je suis mon feeling, mes statistiques, je me dis: voleur à la tire ? Marocain. Alcoolo ? Européen de l’est. Dealer de drogue ? Marocain. Est-ce que ces statistiques sont vérifiables ? Je parle d’expérience.”

Autant de témoignages interpellants qu’Amnesty International a recueilli ces derniers mois. Au total, l’ONG a interrogé 48 policiers (hauts responsables et agents de terrain) de neuf zones de police dont trois à Bruxelles, entre juin et janvier dernier. L’organisation s’est également entretenue avec 20 personnes issues d’une minorité ethnique ainsi qu’avec des membres du cabinet du ministre de l’Intérieur, de la police fédérale, du Comité P ou encore d’Unia.

► Lire aussi: Profilage ethnique au sein de la police, Amnesty International attaque la Belgique

■ Reportage de Catarina Letor et Hugo Marx

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09 mai 2018 - 18h07
Modifié le 09 mai 2018 - 18h07