Un aidant proche sur trois rencontre des difficultés financières

En Belgique, la situation des aidants proches est particulièrement précaire. Un sur trois rencontre des problèmes financiers, selon une étude européenne présentée jeudi.

Les aidants proches sont des personnes (parent, enfant, conjoint, proche) qui s’occupent d’un proche malade ou handicapé qui est en situation de grande dépendance. Ils ne bénéficient d’aucune reconnaissance juridiquement établie.

Coface, le Collectif Inter-Associatif des Aidants Familiaux, a présenté jeudi son rapport “Who cares? Study on the challenges and needs of family carers in Europe” au Parlement européen. Quelque 1.160 aidants proches issus de 17 pays de l’UE ont participé à l’enquête.
Un cinquième des répondants étaient belges. “Parce que les aidants proches ne sont pratiquement jamais officiellement enregistrés comme tels, leurs efforts et besoins restent bien souvent ignorés”, explique Dieter Stynen de Gezinsbond (pendant flamand de la Ligue des familles). “Grâce à l’enquête de Coface nous disposons maintenant d’un profil de ces aidants en Europe et en Belgique.”

À Bruxelles, 14% des Bruxellois de 12 à 25 ans “se reconnaissent” dans une situation d’aidant proche. Les jeunes aidants proches bruxellois s’occupent en premier lieu d’un parent. Suivent les frères et sœurs et la famille plus élargie. Près de deux tiers d’entre eux apportent un soutien émotionnel (64%) et s’occupent des tâches ménagères (63%). Un sur cinq se charge de soins médicaux, un sur dix (9,5%) procure des soins et 7% aident aux déplacements. La moitié des aidants consacrent entre une demi-heure et trois heures par jour à ces activités. Pour 6%, cela dépasse trois heures. Au total, il y a deux tiers de filles pour un tiers de garçons. Les sondés indiquent qu’ils auraient eux besoin de soutien pour leurs études, leur santé, leurs relations interpersonnelles, leurs droits ou encore pour soigner leur proche

En Europe, il s’agit à 85% de femmes, principalement âgées en 35 et 64 ans. Après l’âge de la pension, la proportion d’hommes augmente pour atteindre la parité. Les aidants proches s’occupent plus souvent d’adultes (29%) et d’enfants avec un handicap (20%) ainsi que de personnes plus âgées en situation de dépendance (22%). Il s’agit souvent de leur propre enfant, parent ou conjoint. Pour un tiers d’entre eux, les soins apportés représentent plus de 56 heures par semaine. En Belgique, 46% des aidants ne sont pas économiquement actifs et deux tiers ne peuvent compter sur aucun droit social.

Belga / Photo Belga 

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