Affaire Mehdi Bouda : traduire les policiers en justice “est important”, décision attendue le 23 avril

Le dossier concernant la mort de Mehdi Bouda, un jeune Bruxellois de 17 ans qui avait été percuté par une voiture de police, est examiné par la chambre du conseil de Bruxelles depuis ce matin. La Ligue des droits humains et son homologue néerlandophone, la Liga voor mensenrechten, se sont constituées partie civile aux côtés de la famille de la victime, afin de demander un renvoi en correctionnelle des policiers qui étaient impliqués dans cet accident.

Les deux ligues entendent questionner, dans le débat qui se tiennent ce mardi à huis clos en chambre du conseil, “la proportionnalité des interventions policières au regard des risques qu’elles font courir à la population”. Elles attendent que la chambre prenne une décision de renvoi en correctionnelle des policiers impliqués dans l’accident mortel afin qu’un juge du fond établisse ensuite quelle a été leur responsabilité dans les faits. Ces deux associations de défense des droits humains ont régulièrement interrogé les autorités judiciaires ces derniers mois à la suite de plusieurs décès résultant de courses-poursuites engagées par la police. Plusieurs sympathisants et proches de Mehdi Bouda se sont réunis place Poelaert : nous avons pu constater qu’une cinquantaine de personnes était sur place aux alentours de 12h30.

Le 20 août 2019 peu avant minuit, la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles avait procédé au contrôle de diverses personnes au Mont des Arts, dans le centre de la ville, où du trafic de drogue se déroulait fréquemment. Mehdi Bouda, un garçon de 17 ans, s’était enfui à la vue des policiers.  Il avait été poursuivi par l’un d’eux dans la rue Ravenstein et dans la galerie du même nom. Puis, arrivé au Cantersteen, il avait traversé la route au moment où un véhicule de la brigade anti-agression de la même zone de police arrivait à vive allure, appelée sur les lieux d’un cambriolage à Schaerbeek. Mehdi Bouda avait été violemment percuté et est décédé sur place.

Camille Tang Quynh était place Poelaert, devant le Palais de Justice. Elle a eu l’occasion d’interroger Saskia Simon, Coordinatrice de l’Observatoire des violences policières à la Ligue des droits humains. Elle explique pourquoi la traduction en justice des policiers est importante.

Belga