Accueil des plus précaires : les bourgmestres d’Anderlecht et de Molenbeek lancent un cri de détresse

« C’est trop », c’est le cri de détresse lancé par Catherine Moureaux et Fabrice Cumps, les bourgmestres d’Anderlecht et de Molenbeek, dans Le Soir ce jeudi. Ils dénoncent la multiplication des structures d’accueil de publics précaires sur leur territoire.

Ce sont les bourgmestres de deux communes parmi les plus pauvres de Bruxelles, avec une forte densité de population, qui s’expriment ce jeudi dans Le Soir. Ces deux communes accueillent dans le même temps un grand nombre de structures d’accueil gérées notamment par la Région bruxelloise et le fédéral. Ces centres émanent de différentes organisations : ceux du Samusocial accueillent des sans-abris, ceux de Fedasil accueillent des demandeurs d’asile.

1 400 personnes hébergées à Molenbeek, 950 à Anderlecht

À Anderlecht, cinq centres d’accueil de ce type comptent 950 occupants, et plus de 1 400 personnes sont hébergées à Molenbeek, selon la bourgmestre. Des problèmes d’insécurité sont dénoncés dans les quartiers, comme autour du home Sebrechts.

Les deux bourgmestres demandent une plus juste répartition des centres d’accueil, que ce soit en Belgique ou dans la capitale. Fabrice Cumps demande ainsi qu’on ouvre des centres du Samusocial hors du croissant pauvre bruxellois.

Cette sortie se fait hors des crises successives connues ces dernières semaines et est destinée à rappeler aux autorités la nécessité de prendre des mesures structurelles sur ce sujet, indiquent Fabrice Cumps et Catherine Moureaux.

 1,25 million d’euros par an à Molenbeek

Ces différentes structures demandent également un investissement supplémentaire de la part des autorités communales. Les deux bourgmestres expliquent avoir mis en place des dispositifs spécialisés, l’un pour le sans-abrisme, l’autre dédié à la vie précaire, principalement des sans-abris également.

Catherine Moureaux estime à 1,25 million d’euros par an le budget de la commune pour assurer la gestion indirecte du home Sebrechts, avec des assistants du CPAS, des gardiens de la paix, des agents de service de prévention, etc. Sans compter les services d’aide au CPAS qui ont plus de travail dans ces diverses communes, et qui gèrent parfois des dossiers normalement à charge du fédéral.

Un nouveau centre près de Bizet ?

Le Soir a en outre appris via le bourgmestre que la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) envisage la création d’un nouveau centre d’accueil Fedasil pour 300 personnes dans la rue Frans Hals, près du métro Bizet. Aucune confirmation officielle n’a toutefois pu être obtenue à ce sujet.

Un centre Fedasil doit aussi ouvrir dans l’ancien hôpital Jules Bordet, près de la Porte de Hal avec 220 places. Des places ont également été ouvertes à Verviers, Jabbeke et Glons. Cela peut déjà permettre aux structures bruxelloises de souffler. Mais si ces places d’accueil s’ouvrent de plus en plus, il reste le problème de trouver le personnel adapté pour gérer ces structures.

■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30.