A l’ULB, chercheuses et étudiantes se préparent à la grève des femmes
Des groupes de mobilisation regroupant des chercheuses et étudiantes de l’Université libre de Bruxelles (ULB) se préparent à la deuxième grève des femmes, qui aura lieu les 8 et 9 mars prochains, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Leur but: mettre en lumière les inégalités spécifiques dont elles font l’objet.
Être chercheuse implique d’évoluer dans un milieu très compétitif, avec des “contrats qui arrivent souvent vers la trentaine”, explique Charlotte Casier, chercheuse à l’ULB. En outre, “c’est quasiment impossible d’avoir un poste de professeure fixe sans avoir fait un séjour à l’étranger. Or, c’est problématique lorsqu’on a des enfants”.
Un monde très hiérarchisé également, propice au harcèlement. Les chercheuses s’inscrivent aussi en solidarité avec les travailleuses du personnel administratif et de la sous-traitance (nettoyage, restauration…). “On se bat pour que les employées des sous-traitants aient accès aux mêmes avantages que les employées de l’université, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Alors que nous travaillons toutes au même endroit”, dénonce Charlotte Casier.
Les étudiantes de l’université bruxelloise se joindront aussi au mouvement de grève car “nous sommes déjà exposées aux inégalités”, témoigne Mathilde. “Nous considérons que nous fournissons un travail qui n’est pas reconnu comme tel”, argue-t-elle.
Une des revendications portées par le groupe porte sur la rémunération des stages. Une démarche féministe car “la plupart des stages obligatoires non rémunérés sont dans des filières du care (du soin, NDLR), très féminisées. Comme les étudiantes en infirmerie qui prestent beaucoup d’heures gratuitement”, détaille-t-elle. Dans une filière plus masculine, comme polytechnique par exemple, la rémunération des stages est plus fréquente.
Le mouvement des étudiantes de l’ULB – dont les revendications concernent toutes les universités, souligne Mathilde – veut aussi lutter contre la précarité étudiante qui, si elle touche toute la population estudiantine, affecte différemment les femmes. “Par exemple, être mère et étudiante expose à davantage de risques de précarité”, expose Mathilde. Pour cette étudiante, la grève de l’an passé a permis d’apporter davantage de visibilité à la lutte pour les droits des femmes. “Désormais, le 8 mars est une date importante”, conclut-elle.
Belga – Photo: Paul-Henri Verlooy