A la découverte d’agriculteurs locaux à Anderlecht pour la semaine du commerce équitable
A l’heure où les produits locaux séduisent toujours plus de consommateurs, le commerce équitable cherche à se diversifier et convaincre le public que la consommation responsable ne passe pas seulement par les circuits courts. Dès ce mercredi, les produits du label Fairtrade seront à l’honneur pendant une dizaine de jours dans le cadre de la “Semaine du commerce équitable”. Parmi les activités, les Bruxellois pourront découvrir les agriculteurs anderlechtois.
Ces dernières années, le commerce équitable a connu une croissance notable sur le marché belge. En 2018, ses produits ont progressé de 24% par rapport à 2017, tirés principalement par les bananes, le café et le chocolat, les trois produits phares du label tricolore. La marge de progression reste cependant importante. Si près d’une banane sur cinq vendues en Belgique est estampillée Fairtrade, le café et le chocolat frôlent à peine la barre des 5%.
Le label Fairtrade fait par ailleurs face à plusieurs défis. Selon le baromètre 2018 du commerce équitable publié par le Trade for Development Centre, les Belges associent principalement la consommation responsable à l’achat de produits de saison (49%) et de produits locaux issus de circuits courts (39%). En revanche, ils sont bien moins nombreux (15%) à faire le lien avec les produits équitables, importés de l’hémisphère sud. Pourtant, “les deux tendances convergent vers une consommation plus responsable”, affirme le Trade for Development Centre, les partenaires du Sud étant rétribués à un juste prix. Aux yeux du public, l’assortiment des produits équitables peut également paraître restreint, même s’il se diversifie peu à peu.
Récemment, des baskets, des vêtements “slow fashion” et le Fairphone 3 sont venus s’ajouter au panier. La démarche équitable s’applique par ailleurs de plus en plus aux producteurs belges et européens. “Les initiatives se multiplient. Un nouveau label du Collège des producteurs, ‘Prix juste producteurs’, certifie différents produits locaux”, commente Samuel Poos, du Trade for Development Centre. “La Fédération belge du commerce équitable, intègre aussi de plus en plus de brasseurs, d’agriculteurs et de plateformes de distribution en circuit court parmi ses membres. Sans oublier Fairebel, qui propose depuis 2009 du lait équitable”, poursuit-il.
Cette tendance fait écho aux préoccupations environnementales grandissantes des Belges. “70 % estiment qu’acheter des produits locaux est une bonne chose pour l’environnement, alors qu’ils ne sont que 25% à le penser pour les produits équitables”, ajoute Samuel Poos. “Pour garder son rôle de pionnier, le secteur doit miser à l’avenir sur quelques moteurs essentiels: une meilleure intégration de l’aspect local, des garanties relatives à l’impact réel et – surtout pour les jeunes – un accent mis sur les aspects climatiques et environnementaux”, résume Jean Van Wetter, directeur d’Enabel, l’Agence belge de Développement en charge du Trade for Development Centre.
A partir de ce mercredi, plusieurs activités seront proposées afin de découvrir les producteurs locaux et les commerçants. Des femmes marocaines, qui créent des articles traditionnels vendus par l’organisation bruxelloise Femimain, organisent des ateliers sur leurs méthodes de travail artisanales. Un cacaoculteur ivoirien échangera son expérience avec des agriculteurs locaux d’Anderlecht. Quant à une délégation de producteurs sri-lankais équitables et bios, elle sera chez nous en octobre pour y nouer des contacts avec des organisations et entreprises belges de commerce équitable.
Belga- Photo: Facebook