Les Bruxellois insatisfaits de la disponibilité des distributeurs de cash

Retirer de l’argent à moins de deux kilomètres de chez soi peut s’avérer impossible pour certains à Bruxelles.

Selon nos confrères du journal Le Soir, le fédéral et les banques ont passé un accord en 2023 sur la répartition des distributeurs en Belgique. Le cabinet de Barbara Trachte, secrétaire d’État en charge de la Transition économique, a mandaté une étude auprès de hub.brussels. Dans cette étude, il est indiqué que l’accord doit être adopté en urgence pour correspondre aux véritables besoins des Bruxellois. Globalement, cet accord comprend deux critères principaux : la disponibilité et l’accessibilité.

Reportage de C. Tang Quynh, S. Oraibi, B. Broutout et C. De Beul

La disponibilité des distributeurs

Ce critère n’est pas rempli. En six mois, le nombre de distributeurs est passé de 461 à 410, soit une diminution de 51 machines. Fin 2022, il manquait déjà une vingtaine d’appareils pour respecter le ratio fixé d’une machine pour 2.500 habitants à Bruxelles. À noter qu’un tiers des machines ne sont pas accessibles en week-end ou en soirée.

L’accessibilité des distributeurs

Ce critère est en majeure partie rempli. En effet, 98.5% des Bruxellois trouvent une machine à deux kilomètres maximum de chez eux. Cependant, la situation est différente par commune. Par exemple, les communes de Forest et Uccle sont particulièrement mal desservies. Forest est même la commune la moins bien desservie, elle n’en compte qu’un distributeur pour 28.862 habitants, ressort-il d’une étude du réseau bruxellois d’appareils de ce type tout comme le nord d’Anderlecht ou encore le sud de Molenbeek-Saint-Jean. Parmi les espaces commerçants les moins bien lotis, on retrouve le Sablon, les Marolles, le quartier Saint-Job à Uccle et la chaussée de Ninove.

Une utilisation importante du cash

97 % d’entre eux avaient effectué un retrait durant le trimestre en cours. Dans les commerces, près de six paiements sur dix sont effectués de manière électronique par les clients, mais le cash est plus utilisé dans certains types de commerce.

La moitié des commerçants disent avoir utilisé un distributeur durant le trimestre en cours, surtout pour y déposer leurs recettes. Au total, un peu plus de la moitié des clients et sept commerçants sur dix sont au minimum “insatisfaits” par le nombre actuel d’implantations. Ils souhaitent avoir accès à un distributeur à moins de dix minutes à pied, soit une distance moyenne de 667 mètres.

Actuellement, seulement six Bruxellois sur dix ont accès à une machine dans l’espace-temps désiré. Hub.brussels préconise de nouveaux critères, comme le fait de diminuer la distance d’accessibilité. Pour répondre de manière réaliste à la demande, l’agence propose d’intégrer la notion de “noyau commercial”, puisque les répondants estiment que c’est à cet endroit qu’ils ont le plus besoin de machines. Pour la CEO de hub.brussels, Isabelle Grippa, “une meilleure répartition des distributeurs à travers la Région bruxelloise représente un avantage pour les consommateurs, mais se révèle également essentielle pour les entreprises locales. En garantissant que chaque quartier dispose d’un accès équitable au cash, nous renforçons l’économie locale et favorisons un environnement où les interactions commerciales peuvent prospérer de manière inclusive”.

◼︎ Une interview de Juan Vazquez Parras par Camille Paillaud